Sécurité routière : manifestations de motards contre le futur contrôle technique
Une cinquantaine de défilés sont prévus en France ce samedi, avant un cortège parisien dimanche entre le château de Vincennes et les Invalides. La Fédération des motards en colère (FFMC), la Fédération française de motocyclisme et le collectif Codever veulent affirmer leur opposition à cette mesure qui obligera une personne à effectuer un contrôle technique avant de revendre un deux (ou trois) roues de plus de deux ans.
Cette disposition fait partie d'un train de mesures annoncé par Manuel Valls le 2 octobre afin d'enrayer la hausse de la mortalité enregistrée depuis 2014. Avec 768 morts sur un total de 3.464 morts sur les routes en 2015, les deux-roues motorisés (cyclomoteurs, scooters, motos) payent un lourd tribut.
"Le contrôle technique a été instauré en 1992 pour les voitures, alors qu'elles ont quatre roues et une carrosserie. On ne peut plus détourner le regard de la question des motos", affirme le délégué interministériel à la sécurité routière Emmanuel Barbe, qui voit ce contrôle technique comme "une évidence".
Mais pour le délégué général de la FFMC, Nathanël Gagnaire, "cette mesure n'amènera rien en termes de sécurité routière". "C'est un alibi, un effet d'annonce parce que le Premier ministre se devait de faire des annonces face aux chiffres de la mortalité routière".
Selon lui, une étude menée dans cinq pays européens montre que l'état technique était la cause unique et directe de seulement 0,3% des accidents de deux-roues. "L'immense majorité des usagers contrôlent leurs véhicules", assure-t-il.
"On nous dit que ça améliorera la sécurité des motards, c'est faux, et que ça protégera les consommateurs, c'est faux également. Les vrais vices sont souvent cachés dans le moteur et nécessite un examen plus approfondi", poursuit-il.
"C'est un mensonge qui profite uniquement aux entreprises de contrôle technique", estime-t-il.
A Paris, les manifestants défileront aussi contre l'interdiction de circuler à Paris pour les deux roues antérieurs à 2000 à partir du 1er juillet, une décision prise "sous un faux prétexte d'écologie", selon l'union locale de la FFMC.
Le cortège sera rejoint par des "youngtimers", des voitures de collection datant de 1980 et 2000, également touchées par cet arrêté qui interdit la circulation de véhicules immatriculés avant 1997.
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