Sécurité routière : un mois de juillet meurtrier
Les chiffres de la sécurité routière du mois de juillet sont tombés ce jeudi 13, et ils sont à nouveau préoccupants. Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 360 personnes ont perdu la vie sur les routes de France lors de cette période. C'est 58 de plus qu'en juillet 2014, soit une hausse de 19,2%.
Si ce chiffre est le plus grave et le plus important, l'organisme constate que la tendance à la hausse est généralisée aux autres indicateurs. Ainsi, le nombre d'accidents corporels a augmenté de 6,7% (5.090), celui des blessés de 7,7% (6.617), et celui des blessés hospitalisés de 13,8% (2.668).
Une hausse qui s'inscrit dans les mauvais chiffres qui tombent régulièrement depuis plus d'un an. Le mois de juin 2015 avait pourtant montré des signes encourageants avec une baisse de 5% du nombre de tués. Mais globalement, la tendance est à la hausse depuis fin 2013.
Une tendance qu'il faut cependant confronter aux chiffres exceptionnels de cette même année 2013, la moins meurtrières de l'histoire. Car depuis 15 ans, la prévention routière a été très efficace et le nombre de tués a considérablement diminué: de plus de 8.000 morts en 2000 à 3.388 en 2014.
Face aux mauvais résultats, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait lancé une série de 26 mesures, dont 19 sont déjà en vigueur. Certaines avaient précisément été mises en place au début du mois de juillet, comme l'interdiction des kits mains-libres, la limitation du taux d'alcoolémie à 0,2 g/l de sang pour les jeunes ou encore l'expérimentation de la vitesse maximum à 80 km/h au lieu de 90 km/h sur certains tronçons.
La plupart de ces mesures avaient d'ailleurs été l'enjeu de vifs débats entre les associations de conducteurs et celles de prévention routière. Un débat relancé dernièrement par le projet de Christiane Taubira visant à faire du défaut de permis une infraction et non plus un délit.
Par ailleurs, ces mauvais chiffres de juillet arrivent alors qu'un rapport de l'Inspection générale de l’administration révélé le 9 août dernier par le Journal du Dimanche venait pointer du doigt les insuffisances politiques en matière de sécurité routière. Ce rapport n'avait jamais été rendu public, ce qui fait dire à certaines associations de prévention que le gouvernement a cherché à l'enterrer.
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