Airbus : un méga-contrat signé avec l'Iran, une commande de 100 appareils
Quelques jours après son concurrent américain Boeing, Airbus a signé un méga-contrat avec la compagnie nationale Iran Air pour l'acquisition de 100 appareils moyen et long-courrier, pour un montant d'environ 20 milliards de dollars au prix catalogue. Les premières livraisons pourraient intervenir dès janvier, a indiqué l'avionneur. De source proche du dossier, on précise que le premier appareil livré sera un A320.
La commande, qui fait suite à un engagement signé en janvier 2016 à Paris, n'inclut pas d'A380, le "Super Jumbo" d'Airbus, dont les commandes se font rares, car l'aéroport de Téhéran n'est pas aménagé pour ce très gros porteur, selon cette source. Elle comprend 46 moyen-courriers A320 dont 32 A320neo, la version remotorisée du best-seller d'Airbus, et 54 long-courriers: 38 A330 dont 28 A330neo, et 16 A350, le dernier-né de l'avionneur européen, a indiqué ce dernier.
Pour l'Iran, ce nouveau contrat représente une bouffée d'oxygène en raison de la flotte vieillissante de sa compagnie nationale, composée de quelque 140 avions en activité, dont la moyenne d'âge est d'environ 20 ans. "Nous espérons que ce succès signale(ra) au monde que les objectifs commerciaux de l'Iran et de ses homologues sont mieux atteints avec la coopération internationale", a déclaré Farhad Parvaresh, patron d'Iran Air, cité dans le communiqué.
"Iran Air considère cet accord comme un pas important en vue d'une présence internationale plus forte dans l'aviation civile", a-t-il ajouté, alors que Téhéran entend retrouver une place sur la scène internationale. Il représente "une étape significative dans la modernisation du secteur iranien de l'aviation commerciale", a de son côté déclaré, Fabrice Brégier, le patron d'Airbus. Outre la vente d'appareils, il porte également sur "l'entraînement des pilotes, la gestion des opérations aéroportuaires et du trafic aérien", a-t-il précisé.
Cette annonce intervient moins de deux semaines après un gros contrat signé par Boeing pour la vente de 50 moyen-courriers 737 et 30 long-courriers 777 à la compagnie nationale iranienne. Ce contrat, d'un montant de 16,6 milliards de dollars, est le plus important signé par l'avionneur américain avec Iran Air depuis près de 40 ans. Pour Airbus et son concurrent Boeing, l'enjeu est de taille, alors que l'Iran, un pays de 80 millions d'habitants et doté d'une importante diaspora, a des besoins énormes dans le secteur du transport de passagers. Selon l'Organisation iranienne de l'aviation civile, la République islamique aura besoin pour la rénover, de 400 à 500 avions de ligne dans la prochaine décennie.
Les deux avionneurs avaient entamé des négociations avec l'Iran juste après la conclusion de l'accord nucléaire de juillet 2015 entre Téhéran et six grandes puissances, dont les Etats-Unis. Cet accord historique a permis d'alléger dès janvier l'embargo économique international contre l'Iran. Mais la reprise des relations commerciales avec l'Iran ne s'est pas faite sans difficultés, malgré la levée des sanctions internationales contre la République islamique il y a près d'un an.
Les deux avionneurs ont dû patienter des mois avant d'obtenir le feu vert de Washington, alors que l'Iran reste soumis à certaines sanctions américaines, liées notamment au non-respect des droits de l'Homme par Téhéran. Le feu vert définitif de Washington à ces exportations est intervenu en novembre dernier à l'issue d'un long processus d'approbation des licences d'exportations aux Etats-Unis, en raison de la présence de composants en provenance d'Outre-Atlantique dans les avions des deux géants. L'ensemble du processus a même un temps été menacé par l'attitude du Congrès américain, qui a tenté l'été dernier de bloquer la vente d'avions à l'Iran.
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