Condamnation d'UberPOP : les déboires s'accumulent pour Uber
Nouveau coup de frein pour Uber. Jeudi 9 juin, la société Uber France, branche hexagonale du géant américain, a été condamnée à 800.000 euros d’amende, dont 400.000 avec sursis, pour avoir mis en service son application de transports payant entre particuliers UberPOP. Ce système qui permettait de mettre à disposition d’un client un véhicule avec un chauffeur non-professionnel (pour un coût évidemment moindre) avait décenché une vague de contestation de la part des chauffeurs de taxi qui l’accusait de concurrence déloyale. Outre la sanction financière infligée à l'entreprise, le directeur d’Uber pour l’Europe de l’Ouest Pierre-Dimitri Gore-Corty, et le directeur général d’Uber France Thibaud Simphal se sont vu condamnés respectivement à des amendes de 30.000 et 20.000 euros, dont la moitié avec sursis.
Le jugement pointe en effet du doigt les "violations réitérées et durabes" commises par l’entreprise qui a généré "durable désorganisation du secteur des transports routiers de particuliers, émaillées d'incidents sur la voie publique d'une gravité certaine". UberPOP avait d’ailleurs été rapidement bloqué par l’entreprise elle-même face à l’ampleur des événements, en juin 2015, que son arrivée avait déclenché.
Déboires mondiaux
Le coup est rude pour Uber France-qui a d’ailleurs déjà annoncé son intention de faire appel-mais cette condamnation n’est qu’un exemple supplémentaire des déconvenues qu’Uber rencontre un peu partout dans le monde. A commencer d’ailleurs par la France puisqu UberPOP avait déjà été condamné en décembre 2015 pour "pratique commerciale trompeuse" en présentant cette offre de transport comme du "covoiturage" (ce qui aurait sous-entendu un simple partage des frais). De l‘autre côté de la frontière, en Allemagne, ce même jeudi 9, un tribunal a confirmé une décision de première instance qui interdisait làç-bas aussi l’usage d’UberPOP. Ce même service avait déjà été interdit en Belgique, en Espagne, en Italie et au Portugal. Et hors d’Europe, les manifestations de taxis se multiplient au Canada pour empêcher l’ensemble de l'entreprise Uber de s’étendre.
Comme nul n’est prophète en son pays, Uber souffre aussi aux Etats-Unis. Plusieurs recours collectifs lancés par des chauffeurs qui souhaitaient se voir reconnaître un statut de salarié, se sont finalement terminés par une transaction pour éviter le passage en justice. Les chauffeurs resteront certes des indépendants, mais Uber a dû casser sa tireire: 100 millions de dollars ont été nécessaire pour mettre fin aux recours.
En Asie enfin, Uber ne réussit pas à rafler la mise malgré le potentiel de croissance. Au Japon, l’entreprise a tout simplement été bloquée par les autorités qui ne l’autorise que comme simple plateforme de réservations pour… un taxi tradiitonnel. Et en Chine, si Uber enchaîne les levées de fonds, et n’a pas de problème juridique en apparence, elle fait face à la concurrence acharnée d’acteurs locaux qui tirent les prix vers le bas, faisant perdre à Uber selon les propos de son PDG Travis Kalanick "plus d’un miliard de dollars par an".
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