Coup de mou pour le marché automobile français
Après un an et demi de hausse continue, le marché automobile français a enregistré une baisse des immatriculations en juillet qui confirme le ralentissement attendu au second semestre. Les constructeurs automobiles ont attaqué l'été sur une note négative: les immatriculations de voitures particulières neuves ont chuté de 9,6% en juillet, à 132.999. Ce recul doit beaucoup au nombre de jours ouvrables (20 le mois dernier, contre 22 en juillet 2015), souligne le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) dans sa livraison mensuelle de chiffres.
Mais même en données "corrigées des jours ouvrables", le marché ne progresse plus (-0,6%). Une première depuis décembre 2014. "C'est un coup d'arrêt par rapport à la bonne dynamique que l'on enregistre depuis plusieurs trimestres", observe Flavien Neuvy, président de l'Observatoire Cetelem de l'automobile. "Cela traduit les incertitudes au plan macroéconomique", également exprimées par la croissance nulle de l'économie française au deuxième trimestre, ajoute-t-il.
La décélération, déjà entrevue en juin, ne remet pas en cause la prévision annuelle du CCFA, relevée début juillet de +2% à +5%. "On sait que le second semestre sera moins bon que le premier", mais le marché français est tout de même "revenu à son rythme de croisière d'avant la crise de 2008, autour de 2 millions de véhicules par an", affirme M. Neuvy. D'ici la fin de l'année, le Mondial de l'automobile en octobre à Paris et les lancements de nouveaux modèles devraient ponctuellement doper un marché en dents de scie, prédit-il.
En attendant, c'est plutôt le coup de marteau pour le premier constructeur français, PSA, dont les immatriculations ont plongé de 17,4% en juillet. Le groupe "est moins dans la course au volume que par le passé et plus dans une logique de rentabilité de ses ventes", ce qui se ressent sur ses résultats semestriels, analyse M. Neuvy. Le propriétaire des marques Peugeot, Citroën et DS est aussi confronté à la perte de vitesse de sa "gamme en attente de renouvellement", mais que plusieurs lancements devraient redynamiser. Son dauphin Renault a limité la casse (-4,2%), malgré la débâcle de son partenaire Nissan (-23,1%).
En revanche, le numéro trois Volkswagen est en plein déconfiture (-17,3%). "C'est une vraie rupture dans la dynamique de la marque" allemande, qui "n'avait pas connu un mois aussi négatif depuis très longtemps", affirme le président l'Observatoire Cetelem. La firme de Wolfsburg, qui "perd des part de marché depuis un an" en France, continue de payer le scandale de ses moteurs diesel truqués.
A l'inverse, ses compatriotes BMW (+10,3%) et Daimler (+5,9%) tirent leur épingle du jeu. "Les marques premium se portent bien, ça montre que les acheteurs sont là et que le marché est sain", assure M. Neuvy. Parmi les autres constructeurs, Hyundai (+3,7%) s'en tire mieux que Fiat-Chrysler (-1,8%), General Motors (-6,4%), Toyota (-6,5%), Ford (-8%) et Volvo (-13,5%).
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