Crédit immobilier et impôt à la source : sera-t-il plus difficile d'emprunter ?

Auteur(s)
DD.
Publié le 24 décembre 2018 - 17:47
Mis à jour le 25 décembre 2018 - 10:40
Image
Photo prise le 22 Juin 2012 à Lille de bulletins de paie. Face à une croissance morose des salaires, l'Organisation de coopération et de développement économiques s'inquiète de leur stagnation, en par
Crédits
© PHILIPPE HUGUEN / AFP
Les banques vont-elles se baser sur le salaire net d'impôt, donc diminué?
© PHILIPPE HUGUEN / AFP
Le prélèvement à la source réduira à partir de janvier 2019 le net à payer aux salariés qui se verront ôter par leur employeur le montant de l'impôt sur le revenu. Les banques pourraient décider d'estimer les capacités de remboursement sur ce nouveau salaire diminué.

Le gouvernement voulait simplifier le prélèvement de l'impôt sur le revenu, mais va-t-il sans le savoir initier un choc majeur dans le marché de l'immobilier et du crédit bancaire? Selon un sondage OpinionWay pour le courtier VousFinancer et relayé par le site Boursorama, plus d'un acheteur potentiel sur deux s'inquiète de l'impact de la mesure sur sa future capacité à emprunter. La case "net à payer" devenant dorénavant inférieur en 2019 à ce qu'elle était en 2018 –pour ceux qui paient l'impôt sur le revenu– ces particuliers craignent que leur banque leur prête moins d'argent à salaire brut constant.

Et s'il est difficile de savoir si la crainte va bien se réaliser, elle n'est en tout cas pas infondée. Les banques en effet appliquaient, pour évaluer la capacité d'endettement des candidats au crédit immobilier, une formule classique: vérifier la part de la charge du crédit dans les revenus fixes du ménage. En théorie, les banques refusent d'accorder un crédit si le montant du remboursement dépasse 33% des revenus. Or, les banques considéraient jusque-là que l'impôt sur le revenu, qu'il soit payé mensuellement ou par tiers, était une dépense comprise dans le "reste à vivre". Prélevé à la source, au moment du versement du salaire, il passe dans la catégorie des dépenses contraintes.

Comment les banques vont-elles faire évoluer leurs critères de sélection? Pour l'instant, seuls quelques rares établissements ont annoncé un changement de leurs méthodes. Le Crédit mutuel et HSBC ont fait savoir qu'ils se pencheront sur le salaire net d'impôt, donc diminué, mais qu'ils redresseront en contrepartie leur taux d'endettement maximal, avec probablement un plafond de 40%.

Lire aussi: Pourquoi les prix de l'immobilier à Paris ne baissent-ils jamais?

Interrogée par le journal Le Figaro, la Fédération bancaire française joue la carte de l'apaisement et assure que "le prélèvement à la source n'aura aucun impact sur la capacité de remboursement et le taux maximum d'endettement calculé au cas par cas". Les banques pourraient cependant se livrer à une étude plus fine des dossiers puisque deux employés qui touchaient jusque-là le même salaire n'auront plus le même net à payer, selon leur situation personnelle.

Mais selon une porte-parole du courtier VousFinancer, "le marché immobilier est souvent impacté par des effets psychologiques, on peut s'attendre à un attentisme des acheteurs au premier trimestre, notamment des acquéreurs les plus jeunes et les plus fragiles". La mesure déjà décriée, confirmée d'extrême justesse par le gouvernement début septembre, va-t-elle initier un big bang immobilier? Début de réponse dans quelques jours.

Voir aussi:

Immobilier - Le Grand Paris va-t-il réduire les inégalités en Ile-de-France?

Impôt ou immobilier: comment prouver le concubinage en cas de problème

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.