Dégressivité assurance chômage : qui seront les perdants ?
La réforme, annoncée mardi 18 par le gouvernement, de l'assurance chômage prévoit la baisse des allocations dans le temps pour certains salariés. Le dispositif devrait toucher les travailleurs les plus aisés.
Le projet n'a pas encore été adopté, les lignes peuvent donc encore bouger. Mais si les dispositifs sont conservés en l'état, certains salariés se retrouvant au chômage auront beaucoup à perdre. Le gouvernement a confirmé mardi 18 que certains chômeurs verraient leur condition se dégrader par l'introduction d'une indemnisation dégressive.
Le projet ne concerne pour l'instant que les salariés aisés, ceux en l'occurrence qui gagnent plus de 4.500 euros bruts par mois (soit environ 3.500 euros net). Ceux-là, s'ils se retrouvent au chômage et touchent l'Allocation chômage d'aide au retour à l'emploi (ARE) en verront le montant amputé de 30% à la fin du sixième mois passé au chômage. Deux planchers sont cependant prévus pour limiter l'impact de la mesure: l'indemnisation minimale pour les personnes concernées par la mesure ne pourra pas descendre en-dessous de 2.261 euros et les personnes de plus de 57 ans, dont les perspectives sont souvent limitées dans l'encadrement, ne seront pas concernées.
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Le coup est rude pour les salariés concernés, généralement des cadres, mais correspond à la vision gouvernementale: dégrader les conditions d'indemnisation servirait à réintégrer le plus vite possible un poste dans un marché de l'emploi loin d'être morose pour cette catégorie de travailleurs. La ministre du Travail a expliqué ainsi que le taux de chômage des cadres et salariés qualifiés n'était que de 3,8%.
Le gouvernement ne touchera pas non plus à un tabou: le plafond d'indemnisation des indemnités chômage qui peuvent grimper, en France, jusqu'à 6.200 euros nets, soit l'un des montants les plus élevés d'Europe.
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