EDF : vers une suppression d'au moins 4.000 postes, sans licenciement ?
EDF prévoit de supprimer au moins 4.000 postes sur trois ans sans licenciement, soit 5,8% des effectifs d'EDF SA, ont indiqué ce vendredi à l'AFP des sources syndicales. Ces réductions d'effectifs, entre 2016 et 2018, représentent plus du double des suppressions initialement annoncées par l'électricien. Interrogé, EDF n'a pas fait de commentaire.
Une source syndicale a fait part à l'AFP de "4.000 à 5.000" suppressions de postes, une deuxième source syndicale a évoqué "4.100" suppressions. Elles doivent être abordées jeudi prochain lors d'un comité central d'entreprise d'EDF SA (environ 68.000 salariés selon les syndicats) et se feront via des non-remplacements de départs à la retraite ou des départs anticipés. En décembre, les syndicats avaient protesté contre la suppression annoncée de "1.500 à 2.000 postes" d'ici à 2018.
Cette baisse interrompt une tendance à la hausse des effectifs enregistrée depuis 2011, selon les chiffres du bilan social, et intervient "au plus mauvais moment", selon une source syndicale, du fait des activités prévues "sur le parc nucléaire, de la consommation électrique qui augmente..."
Lors du CCE, doivent aussi être abordés un volet "comptes" et un volet "projet industriel", selon une autre source syndicale. Outre les suppressions de postes, le volet social évoque le dossier temps de travail, avantages sociaux et retraites, a ajouté cette source. Pour le jour du CCE, jeudi, un appel à la grève est déjà lancé par les syndicats CGT, FO et CFE-CGC pour protester notamment contre ces réductions d'effectifs.
Le 10 décembre, les élus du CCE d'EDF SA avaient déclenché un droit d'alerte - une première dans l'entreprise - devant la situation "économique et sociale préoccupante" de l'énergéticien qui venait d'annoncer sa sortie prochaine du CAC40. Ils dénonçaient "unanimement et avec force toutes les manoeuvres qui conduisent inéluctablement EDF dans une impasse industrielle, économique et sociale".
Au nombre de leurs interrogations, la mise en demeure de la Commission européenne pour l'ouverture à la concurrence des concessions hydrauliques, l'avancement du chantier du réacteur EPR de Flamanville, le "Grand Carénage" (maintenance lourde des centrales nucléaires françaises), le projet de rachat d'Areva NP ou les "modalités économiques" de la construction de deux EPR en Angleterre.
Les élus du CCE, représentant les syndicats FNME-CGT, CFE-CGC, FCE-CFDT et FO Energie et Mines, s'inquiétaient des conséquences "sur la stratégie d’EDF, sur son organisation, sur son volet social et ses emplois en France et à l'international". La direction doit répondre lors du CCE de jeudi à ce droit d'alerte.
Les salariés du secteur de l'énergie se sont mobilisés à plusieurs reprises depuis novembre, la dernière fois le 9 décembre, pour manifester leurs craintes notamment quant à l'avenir d'EDF et aux réductions d'effectifs.
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