Frais bancaires : 60% des Français à découvert chaque année, un business juteux
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé dimanche 8 le plafonnement à venir des frais bancaires "pour tous les Français modestes", dans le cadre du Plan pauvreté. En se gardant bien de préciser, en l'état, le niveau à partir duquel une protection du consommateur vis-à-vis des établissements financiers sera introduite. Car le chantier est potentiellement colossal.
Selon le comparateur Panorabanques, 24% des Français vont au-delà de leur découvert autorisé tous les mois. Et ils sont 60% à être au-delà de la ligne rouge au moins une fois par an. Le nombre de clients concernés est conséquent puisque 99% des Français ont un compte bancaire selon la Fédération bancaire française.
Or, pour les banques, le découvert reste un marché. Toujours selon Panorabanques, les dépassements coûtent en moyenne par an et par client concerné 60,20 euros. Mais la note peut vite grimper. Pour la Banque de France, "les clients les plus fragiles" ont dépensé en moyenne 320 euros de frais de découvert en 2017. Les clients les plus en difficulté financièrement (ou ceux qui dépensent chroniquement plus qu'ils ne gagnent) sont une véritable manne pour les banques: 6,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires par an selon une estimation de 60 Millions de consommateurs et de l'Union nationale des associations familiales (Unaf).
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Les agios sont composés d'intérêts bancaires couplés à des commissions bancaires. Les premiers sont légitimes: un découvert correspond, de fait, à un prêt bancaire et est donc susceptible d'intérêts. Mais le dépassement du découvert autorisé, lui, entraîne des "commissions d'intervention" qui correspondent, en principe, à l'examen de chaque demande de paiement par la banque quand le découvert autorisé est dépassé. Ce sont surtout eux qui font s'envoler la note sans service réel pour le client qui n'a d'autre choix que de payer pour le tort de ne pas avoir eu assez d'argent.
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