Immobilier en Ile-de-France : plus faible croissance du parc de logements depuis les années 60
Les 163.000 logements supplémentaires de ce parc se sont répartis entre les propriétaires (94.000), les locataires du secteur locatif privé (57.000) et ceux du secteur social (28.000), selon cette étude de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU) d'Ile-de-France publiée mardi.
"Cet accroissement, qui représente une progression de 0,66% par an, fait partie des plus faibles" hausses relevées depuis les années 1960, commente l'IAU.
"Associé aux faibles niveaux du renouvellement immobilier et du parc inoccupé, il est symptomatique d'un marché du logement tendu, où l'offre est sensiblement plus faible et insuffisante par rapport à la demande, notamment pour accueillir les ménages les plus modestes".
Une estimation de l'IAU établit, selon la méthodologie de l'Insee et de la Fondation Abbé Pierre, à 1.194.000 le nombre des mal-logés, soit 10% des 12 millions de Franciliens.
"Une production importante de logements à prix abordables devient donc cruciale pour contrebalancer la tension grandissante du marché immobilier francilien", estime l'Institut.
"Pour atteindre cet objectif, des réflexions pourraient être menées sur la réduction des coûts de construction, sur la dissociation du bâti et du foncier - car le coût du terrain a un impact majeur sur les prix en Île-de-France - ou encore sur la simplification des normes et des contraintes liées au droit de l'urbanisme", suggère l'IAU.
Aussi en 20 ans, depuis 1990, près de 300.000 logements anciens ont changé de statut d'occupation: "l'occupation en propriété" a fortement progressé (+176.000 logements), tout comme le locatif meublé (+65.000) et le parc social (+56.000), au détriment du parc privé loué vide (–241.000) et de celui occupé gratuitement (–109.000).
Cela résulte de quelques grandes évolutions survenues en 20 ans, observe l'IAU, qui cite la disparition des logements loi de 1948, la baisse du nombre de logements de fonction occupés gratuitement, les ventes d'immeubles entiers possédés par un seul propriétaire, la hausse du pouvoir d'achat "d'une partie importante" des ménages franciliens et enfin les stratégies des bailleurs sociaux ou privés.
"Toutefois, ces adaptations du parc ancien ne sauraient remplacer la construction neuve", conclut l'IAU, car elle seule est susceptible d'apporter une réponse à la crise du logement qui affecte l'Île-de-France.
La "récente embellie des chiffres de construction observée en Île-de-France" avec près de 60.000 logements commencés par an, entre 2011 et 2015, est à ce titre "un signe encourageant".
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