La consommation victime de la météo selon l'Insee

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 23 décembre 2015 - 15:22
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La plage de Saint-Cyprien en novembre 2011.
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©Raymond Roig/AFP
La météo très douce de novembre a largement contribué au recul de la consommation selon l'Insee.
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La consommation des ménages a reculé de 1,1% au mois de novembre, a annoncé ce mercredi l'Insee. La faute non pas aux attentats, mais aux températures exceptionnellement douces de cet automne qui ont eu un impact notamment sur la vente de vêtements et les dépenses d'énergie.

Un effet météo plus qu'une conséquence des attentats: la consommation des ménages en biens a enregistré en novembre sa plus forte contraction depuis début 2014, en raison principalement, selon l'Insee, des températures clémentes enregistrées durant l'automne.

Les dépenses en biens des Français, qui avaient déjà baissé en octobre de 0,2%, pour la première fois depuis le début du printemps, ont reculé sur l'ensemble du mois de 1,1%. Cette baisse est principalement due à "la chute de la consommation d'énergie" et au "recul des dépenses d'habillement", explique l'Insee, qui attribue ce double repli à la douceur du climat au cours des dernières semaines.

Les températures en novembre ont été supérieures de 2,7 degrés à la normale, plaçant le cru 2015 au troisième rang des mois de novembre les plus chauds depuis 1900, selon Météo France. Conséquence directe de ces températures élevées: les dépenses en énergie, notamment en fioul domestique, ont reculé de 5,6% au cours du mois, soit le plus fort repli depuis juin 2013.

Les dépenses en textile, habillement et cuir ont quant à elles reculé de 4,7% , après avoir déjà baissé de 1,2% en octobre et 0,6% en septembre. Un repli là encore lié aux "températures clémentes", selon l'Insee.

Contacté par l'AFP, l'institut en charge des statistiques nationales n'a pas exclu un effet sur la consommation des attentats du 13 novembre, mais a précisé que cet impact n'était "vraisemblablement pas significatif".

Les ventes de chaussures, moins "météo-sensibles" que le reste du textile, "n'ont pas baissé", a expliqué Ronan Mahieux, responsable du département des comptes nationaux à l'Insee. "Si les gens avaient eu peur d'aller dans les magasins, les ventes sur ce type de biens auraient également diminué", a-t-il ajouté.

Les dépenses en biens durables, comme les automobiles, ont d'ailleurs rebondi au mois de novembre (+0,5% après –2,0%), tout comme la consommation alimentaire, en hausse pour la première fois depuis le mois de juin (+0,6%).

L'impact des attentats, selon plusieurs analystes, pourrait toutefois être plus marqué dans le secteur des services, notamment l'hôtellerie, exclu de l'indicateur publié mardi par l'Insee. Les chiffres dans ce secteur seront connus fin janvier.

"On sait d'ores et déjà que l'impact a été très important dans le monde du spectacle, où certains évoquent un chiffre d'affaires en baisse de 50% en novembre, et dans la restauration", souligne Yves Marin, expert consommation chez Kurt Salmon.

Selon lui, l'effet cumulé de la météo et des attentats vient par ailleurs s'ajouter à une lame de fonds observée depuis plusieurs années, qui tend à concentrer les achats de Noël sur une période plus courte.

"Ces achats sont de moins en moins étalés dans le temps. Ils se décalent de novembre vers décembre", souligne Yves Marin, qui estime que l'impact des attentats ne pourra être précisément évalué qu'en décembre.

"Il y a sans doute eu un certain nombre de reports d'achats", du fait des événements du 13 novembre, explique le spécialiste. "La question, cette année, sera de voir quelle est l'ampleur des reports, sachant qu'il y a toujours une déperdition".

Pour la croissance du PIB, fortement corrélée en France à la consommation des ménages, le chiffre de décembre sera également très important.

Le recul de 1,1% en novembre "n'est pas de très bon augure", reconnaît Michel Martinez, économiste à la Société générale, qui dit "ne pas exclure que la consommation se contracte sur l'ensemble du quatrième trimestre".

Cette situation, selon lui, "n'empêchera toutefois pas d'avoir une croissance positive sur le dernier trimestre". "C'est un petit trou d'air conjoncturel, dont on connait les raisons. Les tendances de fond restent inchangées", estime-t-il.

Un avis partagé par Louis Harreau, de Crédit agricole. "Les chiffres de la consommation ne devraient pas remettre en cause la tendance globale à l'amélioration observée depuis plusieurs trimestres", estime l'économiste.

Dans une note de conjoncture publiée jeudi dernier, l'Insee a d'ores et déjà revu à la baisse ses prévisions de croissance pour le quatrième trimestre, à 0,2% du PIB contre 0,4% prévu jusqu'alors. Cette baisse n'aura toutefois pas d'impact sur la croissance en 2015, prévue à 1,1%.

 

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