La SNCF investit dans le projet de train du futur Hyperloop
Ce entrepreneur touche-à-tout, déjà derrière les voitures électriques Tesla et le lanceur de satellites SpaceX, avait lancé en 2013 l'idée de propulser des passagers dans des capsules circulant sur des coussins d'air dans un tube à basse pression.
Le projet, considéré par certains comme de la science-fiction, permettrait de parcourir en 30 minutes les quelque 600 kilomètres séparant Los Angeles de San Francisco, et il est ouvert aux offres concurrentes de plusieurs entreprises de la high-tech.
C'est dans l'une d'entre elles, tout juste rebaptisée Hyperloop One (ex-Hyperloop Technologies) que la SNCF a investi, a confirmé mardi cette startup basée à Los Angeles, à la veille d'une démonstration "à échelle et vitesse réelle" de ce qu'elle a réussi à accomplir jusqu'ici dans le désert à proximité de Las Vegas.
Elle n'a pas précisé le montant exact du financement apporté par la SNCF, saluée comme "l'une des forces principales derrière le rail à haute vitesse en Europe", indiquant juste qu'il faisait partie d'une levée de fonds de 80 millions de dollars, à laquelle ont également participé 9 autres investisseurs.
On retrouve parmi eux beaucoup de fonds de capital-risque, mais aussi GE Ventures, une branche d'investissement du conglomérat industriel américain General Electric.
"La réponse impressionnante que nous avons eu confirme déjà ce que nous avons toujours su, que Hyperloop One est à l'avant-garde d'un mouvement pour résoudre l'un des problèmes les plus pressants de la planète", a affirmé mardi Shervin Pishevar, cofondateur et président du conseil d'administration de la startup, disant voir se rassembler "les esprits les plus brillants" pour "éliminer les distances et les frontières".
Au-delà des liens financiers, Hyperloop One revendique aussi la caution d'une série d'autres spécialistes du secteur du transport, avec l'annonce parallèle mardi de plusieurs "partenariats mondiaux".
Ils impliquent notamment les sociétés d'ingénierie française Systra (filiale de la SNCF et la RATP) et allemande Deutsche Bahn Engineering and Consulting, ou encore le groupe suisse Amberg, présenté comme un expert dans l'infrastructure de transport et les tunnels.
"Je pense que cela va changer le comportement humain" et "faire pour le monde physique ce qu'internet a fait pour le monde numérique", a commenté mardi Andrew Liu, vice-président d'un autre de ces nouveaux partenaires, AECOM. "Mon fils ne saura jamais ce qu'est une relation à longue distance, parce que 300 ou 400 miles (480 à 640 kms, NDLR) représenteront une navette de 20 minutes."
Hyperloop One est tellement confiante dans l'avancée de son projet qu'elle a en outre lancé mardi un concours mondial dans lequel on peut lui proposer des endroits où installer son système.
La startup américaine dit déjà participer notamment à une étude de faisabilité privée sur les avantages potentiels de connexions Hyperloop en Finlande et en Suède, et à une autre sur la création éventuelle d'un système de transport de fret en Suisse.
L'entreprise avait déjà promis l'an dernier pour 2016 une révolution digne de "Kitty Hawk", le petit village de Caroline du Nord proche de l'endroit où les frères Wright avaient fait voler le premier avion en 1903.
Elle disait alors vouloir démarrer cette année des essais sur une voie d'environ un kilomètre avec des vitesses allant jusqu'à 540 kilomètres/heure, avant de construire un prototype grandeur nature (un tube de trois kilomètres utilisable jusqu'à environ 1.120 km/h).
Une autre société américaine, Hyperloop Transportation Technologies, n'entend toutefois pas lui laisser la voie libre. Elle a encore vanté en début de cette semaine son propre système breveté basé sur la lévitation magnétique, permettant selon elle "d'éliminer le besoin de relais électriques le long du parcours" et donc de réduire les coûts de construction et les problèmes en cas de coupure de courant.
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