Marché automobile français : la croissance ralentit à 2,5% en septembre

Le rythme de croissance du marché automobile français s'est ralenti en septembre, à 2,5% mais la tendance sur neuf mois reste supérieure aux prévisions, a annoncé samedi le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).

La progression des immatriculations de voitures particulières neuves depuis le début de l'année s'établit à 5,7%, selon des chiffres diffusés à l'ouverture du Mondial de l'automobile de Paris au grand public. Le CCFA table sur une progression de 5% des immatriculations pour 2016, ce qui permettrait de retrouver plus de 2 millions d'unités annuelles contre 1,91 million en 2015 et 1,79 million les deux années précédentes.

Dans un marché qui a absorbé 168.827 unités le mois dernier, les deux entreprises automobiles françaises ont connu des destins très contrastés. Le groupe Renault a vu ses immatriculations progresser de 8,2%, surtout grâce à la grande forme de sa marque Dacia (+13,5%) même si les voitures arborant le losange ont séduit 7,1% d'acheteurs en plus que lors du même mois de 2015.

Il dépasse ainsi en volumes le groupe concurrent PSA, dont les immatriculations se sont repliées de 6,8%, grevées par les contre-performances de Citroën (-13,5%) et DS (-12,2%). La marque Peugeot se comporte un peu mieux (-2,4%).

Sur les neuf premiers mois de l'année, qui ont vu 1,5 million d'automobiles neuves mises sur les routes de France, PSA garde la tête en quantités vendues devant Renault, mais ce dernier s'offre une croissance de ses immatriculations de 9,6%, tandis que son concurrent se contente de +1,4%.

Derrière eux, après un début d'année marqué par les conséquences de la triche aux moteurs diesel, le groupe VW semble se ressaisir en septembre, avec une croissance de 8,1%, tirée par les +9,5% de la marque Volkswagen et les +14,1% d'Audi. Sur l'année, la progression du groupe est plus modeste (+1,1%).

A la quatrième place sur le mois, on retrouve BMW (dont Mini), qui bénéficie de l'élargissement de sa gamme, même si ses immatriculations restent quasi stables (+0,9%). Dans la suite du classement de septembre, les évolutions sont bien plus brutales: cinquième, Fiat Chrysler (FCA) gagne 8,4%, suivi par Toyota (+9,1%), Nissan (-6,6%), Daimler (Mercedes et Smart, +6,9%) et Ford, qui décroche de 9,9%. Toutes ces marques se tiennent dans un mouchoir de poche, entre 3,7 et 4% du marché. Sur les neuf premiers mois de l'année, on retrouve derrière le trio de tête dans l'ordre décroissant BMW, Ford, Toyota, FCA et Nissan.

Côté motorisations, la part du diesel dans les ventes reste stable à 52,5% depuis début 2016, une baisse de 11 points en deux ans sur fond de resserrement des normes et de la fiscalité sur le carburant préféré des Français. Parallèlement, la part de l'électrique reste stable à 1,07% depuis janvier.

Les avocats de cette motorisation, dont la ministre de l'Environnement Ségolène Royal, espèrent que l'accroissement des autonomies de plusieurs modèles présentés au Mondial, ainsi que le développement du réseau de recharge et la poursuite d'une fiscalité avantageuse, motiveront les consommateurs. La part des hybrides (essence-électricité) a de son côté reculé de 0,3 point à 2,7% depuis le début de l'année, le bonus dont elles bénéficient ayant été réduit.

Les constructeurs français restent prophètes en leur pays, puisqu'ils s'arrogent 54,3% des immatriculations sur neuf mois, un chiffre quasi stable par rapport à la même période de 2015. Ils monopolisent même les dix premières places des modèles les plus populaires, un classement toujours dominé par la Renault Clio (5,4% de part de marché) devant les Peugeot 208 (5%) et 308 (3,9%).