Patrick Drahi estime que "SFR est en sureffectif"
L'opérateur télécoms SFR, qui avait promis zéro licenciement dans les trois ans suivant son rachat par Numericable, est en sureffectif, a indiqué mardi 21 au soir à New York son propriétaire Patrick Drahi.
"On a donné une garantie sur l'emploi de trois ans donc il reste encore un an. Aujourd’hui on est dans une situation où les gens savent que la garantie s'arrête dans un an. C'est un peu comme chez Darty quand vous avez une garantie de trois ans. Au bout de trois ans la machine à laver tombe en panne on fait comment ? On paie. Ils savent qu'on est en sureffectif", a déclaré à des journalistes à New York, le magnat français des télécoms et des médias. Cette "garantie sur l'emploi a rendu les choses compliquées et créé des tensions", a ajouté M. Drahi qui la juge "inopportune".
"On est quand même dans une situation en France où tous nos concurrents ont licencié à tour de bras et nous on a pris une garantie sur trois ans à un moment où on vend à 1 euro par mois des abonnements. Ca n'a ni queue ni tête. Forcément ça crée des tensions parce qu'en fait les gens seraient plutôt d'accord (pour) organiser quelque chose maintenant plutôt que d'attendre encore un an sans savoir comment les choses vont s'organiser".
Venu boucler la finalisation du rachat à 17,7 milliards de dollars du câblo-opérateur américain Cablevision systems qui propulse Altice au quatrième rang du secteur aux Etats-Unis, Patrick Drahi, qui traîne une réputation de "cost killer", n'a pas dit si SFR supprimerait des emplois à l'expiration dans un an des engagements pris auprès des autorités françaises.
Les nombreuses mesures d'économies engagées par M. Drahi depuis sa prise de contrôle de SFR en 2014 pour 13 milliards d'euros ont été dénoncées par les syndicats qui affirment qu'elles ont entraîné une dégradation de l'ambiance aussi bien au sein de l'entreprise que chez les fournisseurs.
Interrogé sur ces critiques, ses méthodes jugées musclées et son "management hélicoptère", l'homme d'affaires a estimé que ses relations avec les syndicats à travers le monde et en France étaient "au beau fixe". "Les gens ont horreur des chefs d'entreprise qui font de la politique, qui ne disent pas ce qu'ils vont faire, qui font semblant. Quand on parle à quelqu'un, si on lui dit les choses dès le début ça se passe très bien", a-t-il affirmé.
Aux Etats-Unis, une de ses sorties en septembre 2015 contre les gros salaires des cadres dirigeants était en revanche très mal passée. "Je ne suis pas d'accord pour que des gens gagnent des salaires de fous, ça ne sert à rien. Je préfère qu'ils aient des salaires raisonnables et qu'ils soient plus intéressés aux résultats à long terme de l'entreprise", a réitéré mardi le milliardaire franco-israélien.
Il explique être parvenu à convaincre les managers de ses deux prises américaines - Cablevision et Suddenlink - de réduire leurs salaires tout en augmentant en parallèle leur intéressement sur le long terme.
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