Ski : les saisonniers payent aussi le manque de neige

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 28 décembre 2015 - 16:21
Image
Un télésiège.
Crédits
©Cory Doctorow/Flickr
Le manque de neige dans les stations de ski pénalise les saisonniers.
©Cory Doctorow/Flickr
La neige peine à tomber dans les stations de ski. Nombre de saisonniers ont été invités à rester chez eux. Leurs employeurs ont recours au chômage partiel.

En ce début d'hiver, tous les saisonniers n'ont pas retrouvé le chemin des stations de ski dans les Alpes et beaucoup sont au chômage partiel, conséquence d'un manque de neige massif qui affecte tous les secteurs d'activité.

À Aussois en Savoie, à 1.500 mètres d'altitude, Julien, pisteur de 23 ans et infirmier de profession, s'est vu notifier la veille de sa prise de fonction le report de sa promesse d'embauche de 12 semaines. "Il y a beaucoup de monde dans mon cas", souligne-t-il en déplorant une incertitude, chaque saison, "difficile à gérer". Le jeune homme qui entame sa troisième et enchaîne les remplacements, a dû avancer un mois de loyer pour un logement qu'il n'occupe pas. "Ce n'est pas correct et mal organisé", peste-t-il, expliquant ne pas avoir d'ancienneté dans cette station familiale, contrairement à certains collègues qui ont ainsi la certitude de l'emploi.

Pour l'heure, six saisonniers n'ont pas été embauchés à Aussois. "On a tous demandé à faire moins d'heures pour qu'ils le soient mais la direction a refusé", regrette François Xuereb, 32 ans, saisonnier et délégué CGT dans la station depuis six ans.

La semaine dernière, le syndicat a écrit aux préfets pour préconiser "la mise en œuvre de l'activité partielle" et "la bonne application de la convention collective" du secteur. Celle-ci impose aux employeurs de fixer, dans les contrats de travail, une date-butoir à laquelle le saisonnier sera embauché quoi qu'il advienne, même si l'activité est fortement réduite ou nulle. "Cette date est décidée au cas par cas et n'est pas la même partout. Seules les stations de petite taille, ayant moins de 20 salariés, n'ont pas cette obligation", détaille Laurent Reynaud, directeur de Domaines skiables de France, qui regroupe l'ensemble des opérateurs français.

Ces dernières peuvent en effet maintenir le report d'embauche tant que de bonnes conditions de travail ne sont pas réunies à leurs yeux. Mais ailleurs, en dépit de "conditions climatiques exceptionnelles", l'activité partielle "permet de faire tourner sur les différents postes les saisonniers qui se partagent le travail au maximum de leurs compétences", assure Laurent Reynaud.

C'est le cas aux Ménuires ou à Méribel en Savoie, où "tous ont été embauchés" selon les syndicats, ou à L'Alpe d'Huez (Isère), où les 300 saisonniers prévus ont pris leurs postes moyennant une réorganisation des tâches "très mineure", Christophe Monier, directeur général de la société d'exploitation du domaine. Même chose à Valmorel, station moins élevée en Savoie, où en dépit du peu de neige sur les pistes -- seules 11 des 32 remontées mécaniques fonctionnent -- la mise en œuvre du chômage partiel se fait "sans accroc", notent les syndicats. "Nous maintenons 70% de notre rémunération brute alors que l'entreprise pourrait nous faire chômer à 50%. Certains vont par exemple renforcer l'office du tourisme", explique Carole Pierre, 48 ans, saisonnière au sein de la station et déléguée CGT depuis 1990.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.