Aéronautique : Boeing prépare une stratégie de conquête du marché du moyen-courrier

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 10 juillet 2016 - 18:18
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Avion Boeing vol
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Capture écran/boeing.fr
Boeing est en retrait sur le moyen-courrier par rapport à son rival historique Airbus.
Capture écran/boeing.fr
L'avionneur américain Boeing souhaite déferler sur le segment du vol moyen-courrier avec des appareils adaptés et économique. Ce marché est pour l'instant largement dominé par Airbus qui va devoir faire face à une rude concurrence.

Boeing pourrait s’engager dans un nouveau programme d’avion afin de combler un vide entre les moyen et les long-courriers sur lequel entend s’engouffrer Airbus, selon les spécialistes du secteur qui se réunissent lundi au salon aéronautique de Farnborough.

Ce concept baptisé "Middle of Market" vise le milieu du segment du transport aérien de passagers.

En charge du développement des programmes chez Boeing, Mike Delaney a estimé en amont du salon aéronautique que la question n’était pas de savoir "si Boeing allait engager un tel programme", mais "quand" l'avionneur qui fête cette année son centenaire, le ferait.

Car dans la compétition que se livrent les deux géants, l’avionneur européen a marqué des points en développant une version à long rayon d’action de son moyen-courrier, un A321neo Long Range capable d’emporter 200 passagers sur une distance de 4.000 miles nautiques (nm), soit 7.400 km.

Cet appareil a pris une position unique sur le marché, jusque-là occupée par le 757 de Boeing. Mais ce dernier, un avion d’ancienne génération de 200 places, n’est pas en mesure de rivaliser avec les appareils actuels en termes de performances.

L’A321neo LR, qui entrera en service en 2019, représente donc une offre alléchante pour les compagnies aériennes, avec une consommation de kérosène réduite de 30% et des coûts d’exploitation par passager inférieurs de 25%. Un peu plus d’un millier de 757 a été mis en service avant que Boeing ne mette fin à sa production.

Le MoM serait donc un appareil de 200 à 260 places, capable d’effectuer des liaisons d’environ 5.000 miles nautiques (plus de 9.000 km) soit 10 heures de vol, selon les éléments parus dans la presse spécialisée.

Il se situerait entre le plus grand des moyen-courriers de Boeing, le 737 Max, et le plus petit de ses long-courrier, le 787-8, avec des coûts d’exploitation inférieurs à ce dernier.

"La demande des clients montre que sur le segment des mono-couloirs, le 737 Max 8 est au coeur du marché avec environ 180 sièges. A l’autre extrémité de ce milieu du marché, nous avons le 787-8", a déclaré Dennis Muilenburg, le PDG de Boeing, au magazine Aviation Week à la veille de Farnborough.

"Ce marché peut-il grossir ? C’est possible. Cela fait partie de la discussion que nous avons avec nos clients-un appareil aux capacités transcontinentales" dans les environs de 5.000 nm (9.260 km), a-t-il poursuivi en ajoutant que les questions portent sur la taille potentielle de ce marché et la pertinence du modèle économique pour un tel avion.

Selon lui, un tel appareil pourrait entrer en service dans les années 2024-25, avec un développement dans la foulée de celui du 777-X, le prochain long-courrier de l’avionneur américain, attendu pour 2017.

Le MoM pourrait également bénéficier des dernières technologies développées par Boeing sur le 787, les matériaux composites et l’architecture qui fait largement appel à l’énergie électrique, mais aussi le 737 Max et le 777-X.

Pour l’heure, aucune décision n’est prise et la position officielle est que l’avionneur réfléchit encore. Après avoir enregistré d’importants surcoûts sur son programme 787, Boeing joue la prudence en menant jusqu’au bout la discussion avec ses clients.

Reste que le marché pour un tel appareil serait de 4 à 5.000 avions, selon Mike Delaney.

Pour Frantz Yvelin, le patron de La Compagnie, qui exploite des 757 intégralement configurés en classe affaires sur des liaisons directes Paris-New York et Londres-New York, un tel appareil permettrait d’ouvrir de nouvelles lignes depuis l’Europe vers des villes importantes aux Etats-Unis ou en Asie.

Les mono-couloirs ont des coûts d’exploitation inférieurs aux long-courriers, et sur de telles distances, cela permettrait d’effectuer, en premium ou entièrement en économique, des liaisons directes jusque-là difficilement rentables avec des long-courriers, en évitant les hubs.

En attendant, Boeing explore une autre option avec une version gonflée de son 737 Max 9, qui est limité à 204 passagers. Ce 737 Max 10 que le directeur commercial d’Airbus John Leahy a baptisé “Mad Max“, viendrait compléter le haut de sa gamme sur le segment mono-couloir.

 

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