Brexit : les allocations dont Cameron voudrait priver les immigrants européens
La requête la plus polémique présentée par le Royaume-Uni dans le cadre des renégociations avec ses partenaires européens consiste à vouloir priver pendant quatre ans les immigrants européens de "in-work benefits", des aides sociales perçues par les travailleurs pauvres.
La particularité du système social britannique est de conditionner une grande partie des allocations à l'emploi, et ce dans le but d'encourager l'emploi, même mal payé, en complétant les revenus des travailleurs pauvres. Appelées "crédits d'impôt" (tax credit), ces aides sont versées chaque semaine ou chaque mois aux personnes éligibles travaillant au moins 16 heures par semaine (pour ceux qui ont des enfants, sont handicapés ou ont plus de 60 ans) et au moins 30 heures par semaine (pour les 25-59 ans sans enfant).
Le gouvernement conservateur voudrait également que les travailleurs européens ne puissent pas recevoir d'allocations familiales (surtout si leurs enfants sont restés dans le pays d'où ils viennent) et qu'ils n'aient pas accès aux logements sociaux, là encore pendant quatre ans. "Nous voulons en finir avec l'idée qu'on peut obtenir quelque chose sans contrepartie", a expliqué le Premier ministre britannique David Cameron fin janvier.
Selon un rapport du gouvernement publié en novembre, entre 37% et 45% des citoyens de l'Espace économique européen (pays de l'Union européenne plus la Norvège, l'Islande et le Liechtenstein) arrivés au Royaume-Uni entre mars 2009 et mars 2013 ont reçu des allocations. Ces chiffres sont contestés par certains experts, qui pointent par ailleurs que c'est la perspective d'un emploi et non celle de percevoir des allocations sociales qui motive la venue d'Européens au Royaume-Uni.
De nombreuses études montrent en outre que les immigrants en provenance de l'UE sont des contributeurs nets à l'économie britannique. Ils ont ainsi rapporté 20 milliards de livres (27 milliards d'euros) au Trésor britannique lors de la dernière décennie, selon un rapport de University College London (UCL).
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.