En cas de Brexit dur, Londres promet une baisse massive des droits de douane
Alors que la perspective d'un Brexit sans accord n'a jamais semblé aussi réaliste, Londres a annoncé que, dans cette hypothèse, le pays exempterait 87% de ses importations de droits de douane pour éviter un choc économique.
Cela ressemble à un plan de la dernière chance, un peu à la hâte, pour éviter une catastrophe économique en cas de Brexit "dur", autrement dit sans accord économique encadrant la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Le gouvernement britannique a annoncé ce mercredi 13 qu'en cas de Brexit sans accord –une hypothèse de plus en plus probable– les droits de douanes sur 87% des importations britanniques seront purement et simplement supprimés, au moins pendant 12 mois.
Le secrétaire d'Etat à la Politique commerciale, George Hollingbery, a confirmé qu'hormis pour "les industries les plus sensibles", les droits de douanes seraient supprimés. Les secteurs qui resteraient soumis à une taxation des importations seraient principalement dans le domaine agricole: bœuf, porc, agneau, volaille ou produits laitiers notamment.
Le gouvernement a également indiqué que le régime resterait inchangé pour les pays avec lequel le Royaume-Uni a déjà un accord de libre-échange, ainsi que 70 Etats pour lesquels Londres avait déjà mis en place des facilités d'accès à son marché.
Autre annonce: les douaniers britanniques n'effectueront pas de contrôle sur les biens qui rentrent dans le pays en passant par la frontière nord-irlandaise. La situation en cas de Brexit sur cette ligne qui sépare l'Irlande (membre de l'UE) et l'Irlande du Nord (qui fait partie du Royaume-Uni et va donc sortir de l'UE) était un point de tension dans les négociations entre Bruxelles et Londres.
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Cette annonce vise à assurer qu'en cas de Brexit dur, a fortiori si la date du 29 mars est maintenue, l'économie anglaise ne connaîtrait pas une envolée des prix en voyant des taxes renchérir le coût des importations, ou pire encore: un effondrement des exportations fabriquées avec des pièces importées et taxées, rendant la production britannique moins compétitive.
Mardi 12, les députés britanniques ont largement rejeté le second accord négocié par Theresa May avec l'Union européenne. Ce mercredi 13, ces mêmes députés doivent voter sur la possibilité de sortir de l'UE sans le moindre accord. Si la réponse est positive, la crainte de voir un Brexit "dur" devenir réalité à la fin du mois ne ferait quasiment plus de doute.
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