Google s'apprête à devenir plus gros qu'Apple en Bourse
La maison mère de Google, Alphabet, est bien partie pour remplacer Apple comme première capitalisation boursière mondiale après des résultats meilleurs que prévu, prouvant que la solidité du cœur de métier du groupe internet compense largement les pertes liées à ses paris futuristes.
La capitalisation boursière d'Alphabet a déjà virtuellement dépassé celle d'Apple lundi soir dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance officielle à Wall Street, où son action grimpait de 4% grâce à la bonne surprise sur ses résultats.
Si la tendance se confirme en séance mardi, Apple perdra officiellement sa première place mondiale. Les deux géants technologiques américains avaient clôturé au coude-à-coude lundi soir, avec une valeur totale évaluée à 534,7 milliards de dollars pour la marque à la pomme et 530,1 milliards pour Alphabet.
Google et son cœur de métier (la recherche et la publicité en ligne, mais aussi les activités de vidéo avec YouTube ou mobiles avec Android) sont devenus une filiale de la holding Alphabet depuis une réorganisation l'an dernier. Le groupe avait promis à l'époque que cela créerait un peu plus de transparence sur les conséquences financières des projets futuristes qu'il a multipliés ces dernières années.
Voitures autonomes sans chauffeur, relais-internet embarqués dans des montgolfières ou des drones, compteurs connectés, initiatives dans la santé... Ces paris sur le long terme n'ont aucune garantie de succès et engloutissent beaucoup d'argent. Et Alphabet a chiffré pour la première fois lundi leur manque à gagner: 3,6 milliards de dollars de pertes d'exploitation au total l'an dernier.
C'est à comparer à un petit chiffre d'affaires de 448 millions de dollars, généré en grande partie par les activités de domotique connectée (Nest), d'internet ultra-rapide par fibre optique ou de santé où le groupe a commencé à passer des alliances avec des groupes du secteur pharmaceutique, a détaillé la directrice financière, Ruth Porat, lors de la traditionnelle téléconférence explicative avec des analystes.
Ruth Porat a toutefois réaffirmé que le groupe s'efforçait "d'optimiser les ressources" octroyées à chaque projet, y compris avec le cas échéant des décisions "difficiles", afin de "maximiser la création de valeur à long terme" pour l'ensemble du groupe.
La perte représentée par les paris futuristes reste également toute relative comparée aux 75 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel qu'affichait l'ensemble du groupe l'an dernier. Elle n'a d'ailleurs pas empêché Alphabet dans son ensemble d'augmenter son bénéfice net de 12% sur l'ensemble de l'année, à 15,8 milliards de dollars, et de 5% à 4,9 milliards au quatrième trimestre. Le chiffre d'affaires affiche pour sa part une croissance de 14% sur l'année 2015, et même de 18% à 21,3 milliards sur les trois derniers mois.
Ces performances reflètent essentiellement la santé du coeur de métier du groupe, notamment "la force importante de la recherche mobile grâce à l'amélioration continue des publicités" et la croissance "d'un taux très significatif" affichée par YouTube, également grâce à la publicité, a relevé Ruth Porat.
Le "nouveau Google" a ainsi affiché sur l'ensemble de l'année un bénéfice d'exploitation de 23,4 milliards de dollars (+23%), pour un chiffre d'affaires de 74,5 milliards (+14%). Le patron de Google, Sundar Pichai, a annoncé que la messagerie Gmail avait rejoint la liste des services vedettes du groupes comptant plus d'un milliard d'utilisateurs. Le groupe en compte désormais sept au-dessus de ce seuil, dont le moteur de recherche Google Search, le service de cartographie Google Maps, le système d'exploitation mobile Android ou le site de vidéo en ligne YouTube.
Il s'est aussi dit persuadé du rôle important que joueraient à l'avenir les avancées liées à l'intelligence artificielle, où Google fait selon lui la course en tête, et les services d'informatique dématérialisée dans le cloud, où le groupe est devancé par Amazon et Microsoft mais où il entend bien monter en puissance. "Nous prévoyons d'en faire un domaine d'investissement majeur en 2016", a ainsi annoncé Sundar Pichai.
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