Huawei privé de Google : quelles conséquences pour les utilisateurs ?
Depuis fin mai, les Etats-Unis ont interdit à Google de fournir le fabricant chinois Huawei en application pour ses mobiles. Conséquence: les utilisateurs commencent à se détourner de la marque, notamment en France, face aux contraintes que cela leur occasionne.
C’est une guerre commerciale qui met aux prises les deux premières économies de la planète et donc les conséquences concernent pourtant les consommateurs du monde entier. Dans le combat que mènent les Etats-Unis contre la marque Huawei, accusé de servir de relais d’espionnage aux services chinois, Washington a frappé fort en mai en interdisant aux entreprises américaines de collaborer avec le fabricant de mobile chinois.
Si certains fabricants de composants sont concernés, comme Intel, la mesure visait surtout une firme majeure dans le secteur: Google. L’entreprise de Mountain View ne peut dorénavant plus fournir les futurs modèles de Huawei avec ses applications. S’il est toujours possible d’utiliser Android, car Google avait mis à disposition une version allégée en source libre, fini les Google Maps et autre Play Store sur les nouveaux modèles de Huawei, les rendant brusquement moins attractifs pour les consommateurs.
Selon un article publié ce mardi par Bloomberg News, un pays aurait déjà répercuté brutalement sur son marché cette évolution légale rendant les mobiles Huawei orphelins des produits Google: la France. Citant une source anonyme spécialiste des télécoms, Bloomberg affirme que les ventes de Huawei en France se sont effondrées de 20% en une semaine seulement. Les clients de l’Hexagone ont-ils mieux su appréhender conséquences de la décision américaine?
Les conséquences sont en effet considérables pour les détenteurs d’un mobile Huawei puisque les modèles actuellement en circulation (qui possèdent encore les logiciels Google) ne pourront pas profiter des mises à jour indispensables à un bon fonctionnement de l’appareil dans la durée, au-delà du 19 août, dernier délai accordé par le Département américain du Commerce. Ces mises à jour permettent notamment aux mobiles de se prémunir contre les risques de logiciels malveillants qui, eux aussi, se renouvellent sans cesse.
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Après avoir été dans un premier temps un fournisseur de mobiles d’entrée de gamme, la firme de Shenzhen montait progressivement en gamme proposant des appareils dépassant les 1.000 dollars sur le marché américain. L’entreprise espérait d’ailleurs dépasser Samsung comme premier constructeur mondial dans la téléphonie mobile (elle en vend déjà plus qu’Apple), un horizon qui semble maintenant compromis.
Le scandale Huawei porte sur des suspicions de cyber-espionnage de la part de la firme en faveur du gouvernement chinois, notamment via ses infrastructures 5G qui commencent à équiper les réseaux mondiaux même si certains Etats décident de s’en détourner. Si l’entreprise est considérée comme suspecte par de nombreux pays occidentaux, elle développe rapidement ses infrastructures en Afrique où les équipements de la firme sont présents dans 40 pays.
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