"Paradise Papers" : 350 milliards d'euros, le chiffre incroyable de l'évasion fiscale
Plus d'un an après le scandale des "Panama Papers", une nouvelle révélation a ébranlé le monde de la finance. Le Consortium international des journalistes d'investigation (qui regroupe 96 médias de 67 pays) a récemment levé le voile sur les "Paradise Papers", un vaste réseau d'optimisation fiscale qui concerne de nombreuses personnalités et entreprises du monde entier.
Et les chiffres divulgués donnent le tournis. Selon les calculs effectués par l'économiste français Gabriel Zucman, l'évasion fiscale des entreprises et des grandes fortunes coûterait 350 milliards d'euros de pertes fiscales par an aux Etats du monde entier dont 120 milliards à l'Union européenne. Concernant la France uniquement, le manque à gagner est de l'ordre de 20 milliards d'euros par an.
Concrètement, l'enquête du Consortium international des journalistes d'investigation a demandé un an de travail et se base sur la fuite de 13,5 millions de documents financiers. Parmi eux, 6,8 millions proviennent du cabinet international d’avocats Appleby basé aux Bermudes, 6,2 millions sont issus des registres de 19 paradis fiscaux tandis que les autres documents sensibles, au nombre de 566.000, proviennent d'un autre cabinet, Asiaciti Trust. Ce dernier est basé à Singapour.
Depuis la révélation de ce scandale, la liste des entreprises concernées ne cesse de s'allonger. Parmi eux: Nike, Apple, Uber, Whirlpool, Glencore, Dassault Aviation, Wells Fargo mais aussi le groupe Louis-Dreyfus. Côté personnalités, le champion de Formule 1 Lewis Hamilton ou encore le chanteur Bono sont notamment visés par ces accusations.
Sans grande surprise, les réactions ont rapidement afflué. Choqués par ce nouveau boomerang, la Commission européenne et les ministres des Finances de l'UE ont promis lundi d'accroître leur lutte contre l'évasion fiscale. "Ce nouveau scandale montre, une fois encore, que certaines entreprises et particuliers fortunés sont prêts à tout pour ne pas payer d'impôts. Les citoyens européens ne le supportent plus. Et ils ont raison: c'est insupportable!", a par exemple déclaré Pierre Moscovici, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires.
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