Royaume-Uni : la croissance résiste au troisième trimestre après le vote pour le Brexit

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 27 octobre 2016 - 16:43
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La progression du Produit intérieur brut (PIB) n'a que légèrement ralenti lors des trois mois de juillet à septembre par rapport à la période d'avril à juin au Royaume-Uni.
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La croissance économique du Royaume-Uni a résisté au choc du Brexit voté en juin, atteignant 0,5% au troisième trimestre, mais les nuages n'en sont pas pour autant dissipés.

La progression du Produit intérieur brut (PIB) n'a que légèrement ralenti lors des trois mois de juillet à septembre par rapport à la période d'avril à juin, a annoncé jeudi l'Office des statistiques nationales (ONS). Au deuxième trimestre, le PIB avait bondi de 0,7% par rapport au premier. Le résultat annoncé jeudi est bien supérieur aux attentes des économistes, qui prévoyaient en moyenne une croissance de 0,3% d'après un consensus établi par l'agence Bloomberg.

Il s'agit de la première estimation publiée par l'ONS pour cette période estivale, scrutée après la décision surprise des Britanniques d'opter pour la sortie de l'Union européenne lors du référendum du 23 juin. Elle confirme globalement l'impression de solidité dégagée par l'économie britannique depuis ce séisme politique. "La perspective de la croissance n'est pour l'instant pas affectée de façon générale par le référendum sur l'Union européenne et une bonne performance des services a permis de compenser un repli des autres secteurs d'activité", a détaillé l'ONS.

Les services sont en effet prépondérants au Royaume-Uni, rassemblant les puissants secteurs de la finance, de la distribution, des transports ou encore de la restauration. Ils ont progressé à un rythme soutenu, tandis que la production industrielle, la construction et l'agriculture se repliaient quelque peu.

Avant le référendum du 23 juin, la grande majorité des économistes avait prévu un coup de frein nettement plus brutal à l'activité en cas de victoire du Brexit.

La Banque d'Angleterre (BoE) a même assoupli sa politique monétaire au début du mois d'août pour la première fois depuis plus de sept ans, abaissant son taux directeur à son plus bas niveau historique face aux risques de ralentissement.

Mais les consommateurs britanniques ont continué de dépenser de façon vigoureuse pendant toute cette période, leurs habitudes ne semblant pas marquées outre mesure par un certain nombre d'éléments potentiellement inquiétants - comme une chute marquée de la livre face à l'euro et au dollar.

La monnaie britannique a brièvement rebondi après la publication de ces données, avant de perdre à nouveau un peu de terrain. "Les fondamentaux de l'économie britannique sont solides", s'est immédiatement félicité le ministre des Finances, Philip Hammond. Il a néanmoins ajouté que l'économie du pays devrait "s'adapter à une nouvelle relation avec l'UE".

M. Hammond prépare actuellement sa déclaration budgétaire d'automne, le 23 novembre, au cours de laquelle il devrait annoncer un plan d'aide pour doper l'activité ainsi qu'un allègement de la cure d'austérité infligée au pays depuis 2010.

De nombreux économistes avertissent toutefois que la situation risque d'être plus difficile l'année prochaine, lorsque les négociations formelles de sortie de l'UE seront lancées.

"La première estimation du PIB confirme que le référendum n'a pas provoqué un choc pour l'économie, mais les conséquences négatives du vote pour le Brexit vont devenir de plus en plus claires à mesure que l'inflation décolle et que les entreprises retardent leurs investissements lors des trimestres à venir", a expliqué Samuel Tombs, analyste chez Pantheon Macroeconomics.

Les prix qui avaient peu ou prou stagné l'année dernière ont en effet commencé à augmenter, avec une inflation de 1,0% en septembre sur un an, et devraient grimper beaucoup plus vite l'année prochaine car le plongeon de la livre risque d'élever les coûts des produits importés.

Prudentes face aux incertitudes des négociations de sortie qui pourraient durer deux ans, les entreprises pourraient de surcroît hésiter avant d'investir dans le pays, voire dans certains cas réduire la voilure. Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, a ainsi prévenu mardi que des banques installées au Royaume-Uni pourraient vouloir "ajuster" certaines activités l'année prochaine du fait du brouillard ambiant.

 

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