Tribune One Voice pour des "cirques sans animaux", droit de réponse

Auteur(s)
La rédaction de France-Soir
Publié le 02 novembre 2018 - 13:41

Mardi 30 octobre, France-Soir a publié une tribune de l'association One Voice qui milite pour l'interdiction des animaux dans les cirques en se basant sur l'histoire de trois éléphantes. Suite à quoi le cirque propriétaire des animaux a exercé son droit de réponse. 

La société Arena Production, qui héberge les trois éléphantes visées dans la tribune de One-Voice, mise en ligne sur le site de France-Soir le 30 octobre 2018, est particulièrement choquée par les termes de cette attaque en règle, qui s'avère diffamatoire, calomnieuse et mensongère.

Elle tient à utiliser son droit pour répondre, point par point, à chacun des ragots et mensonges colportés par le richissime groupuscule animaliste.

Tout d'abord, contrairement à ce qu'avance mensongèrement One-Voice, l'éléphante Lechmee n'est absolument pas handicapée. Elle souffre d'arthrose, ce qui est très différent. De nombreux êtres humains souffrent de cette pathologie, et aucun ne dispose d'une carte d'invalidité ! Les représentations que Lechmee a été amenée à assurer ces dernières années (8 à 10 fois dix minutes par semaine) l'ont été en respectant cette pathologie et en limitant strictement les exercices qu'elle a été amenée à faire, de manière à ce qu'ils soient compatibles avec son état.

Ensuite, Lechmee n'est pas non-voyante ; elle est simplement mal-voyante. La nuance est de taille. A cet égard, il convient de préciser que l'éléphante a été opérée de la cataracte il y a quelques années par le docteur vétérinaire Florence Ollivet-Courtois, spécialiste des éléphants reconnue mondialement. C'est cette praticienne qui a sauvé les deux éléphantes Baby et Népal avec l'aide de la princesse Stéphanie de Monaco. Cette intervention, prise en charge entièrement par le cirque à hauteur de 14 000 euros, n'a pas eu totalement l'effet escompté, Lechmee s'étant envoyée de la poussière dans l'oeil avec sa trompe, quelques heures après l'intervention, malgré les soins dont elle était entourée. Elle a depuis une mauvaise vue, certes, comme beaucoup d'être humains qui souffrent de la cataracte. Elle n'est pas aveugle pour autant. Il faut rappeler ici, accessoirement, que la vue n'est pas le principal moyen d'interaction des éléphants. 

Enfin, Lechmee n'est pas maltraitée. Les accusations d'électrocution ou de bastonnades sont grotesques et feraient rire, si elles ne portaient pas gravement préjudice aux artistes et au personnel, qui sont 24h/24 au service de ces éléphantes. Ce que les militants de One-Voice, qui ne sont pas vétérinaires, ignorent, c'est que Lechmee souffre d'un problème sérieux de motricité intestinale. Ses selles doivent être évacuées manuellement tous les jours depuis plus de 20 ans. Si les artistes et le personnel du cirque n'étaient pas en permanence à son chevet, il y a plus de 20 ans qu'elle serait morte d'occlusion et de septicémie. C'est donc à l'homme que Lechmee doit d'être encore en vie.

Au demeurant, les services vétérinaires de l'État (DSV) et les vétérinaires du cirque contrôlent en permanence le cirque et ses animaux, et il y a bien longtemps que ces éléphantes auraient lui été retirées si elles étaient maltraitées, ou simplement inaptes aux exercices qui leur sont demandés.

La réglementation applicable à l'hébergement de ces éléphantes est à cet égard parfaitement respectée, et même au-delà, par les artistes et le personnel du cirque. Prendre Lechmee, Mina et Kamala comme exemples des "zones de non-droit" que seraient certains cirques est simplement ahurissant, et en tout état de cause diffamatoire au cas d’espèce.

Ces trois éléphantes ne sauraient servir de victimes expiatoires pour un combat qui est celui de la présence des animaux dans les cirques. La société Arena Production ne refuse pas ce débat, mais encore faut-il le mener loyalement, et non en inventant de prétendues maltraitances et en dénigrant un personnel diplômé, qui exerce légalement un métier légal. À cet égard, la Fédération vétérinaire européenne (FVE) n'a pas recommandé "l'interdiction de l'usage des mammifères sauvages dans le cadre de cirques itinérants" ; elle recommandé l'interdiction de l'usage de ces mammifères dans les cirques itinérants qui "ne peuvent satisfaire à leurs besoins physiologiques et sociaux". La nuance est de taille.

Le docteur Ghislaine Jançon, membre du conseil de l'ordre français des vétérinaires et responsable du pôle bien-être animal au conseil de l'ordre, a elle-même tenu à faire une mise au point dans le quotidien "Libération" du 12 octobre 2017. Elle a rappelé que la FVE n'avait jamais recommandé d'interdire la présence des animaux non-domestiques dans les cirques, bien au contraire.

Le Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral (SNVEL), qui regroupe plus de 90 % des vétérinaires, a rendu pour sa part un avis, le 8 février 2018, aux termes duquel il déclare que : « Les organisations professionnelles vétérinaires sont interrogées par One-Voice pour connaître leur position concernant l’avis de la Fédération vétérinaire européenne (FVE) sur la question de la présence des animaux sauvages dans les cirques itinérants. Il doit être affirmé ici clairement que le but de la démarche de l’association One-Voice est d’aboutir à l’interdiction de toute présence animale dans les spectacles et que nous ne partageons pas cet objectif ("La Dépêche vétérinaire", 8 février 2018) ».

On ne saurait être plus clair. Les militantes de One-Voice, qui n'ont jamais passé plus d'une minute dans une école vétérinaire, ni avec les animaux qu'elles prétendent défendre, n'ont aucune compétence, ni aucune expérience leur permettant de dénigrer ainsi qu'elles le font, les artistes d'un cirque qui exercent leur art dans le respect scrupuleux de la réglementation, ainsi que la direction des services vétérinaires de l'État (DSV) peut en témoigner.

Cyrille Emery, porte-parole de l'Association de défense des cirques de famille (ADCF).

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