Remaniement à la tête du JDD : la rédaction exprime sa "vive préoccupation"
La rédaction du Journal du Dimanche exprime sa "vive préoccupation" après "l'annonce surprise" mercredi du départ de son directeur général, Jérôme Bellay, trois mois après sa nomination, et de son remplacement par Jérôme Béglé, selon un communiqué transmis jeudi soir.
"Nous n'avons reçu aucune explication sur les raisons de cette décision qui intervient à moins de cent jours de l'élection présidentielle et à quelques semaines d'une offre publique d'achat de Vivendi, dont Vincent Bolloré est l'actionnaire majoritaire, sur le groupe Lagardère", a indiqué la Société des journalistes (SDJ) de la rédaction de l'hebdomadaire.
Le journaliste Jérôme Béglé va prendre la direction générale de la rédaction du JDD, hebdomadaire très influent dans le milieu politique, dès le 24 janvier, soit trois mois après le précédent remaniement à la tête du journal, avait annoncé mercredi le groupe Lagardère.
"La nomination de Jérôme Béglé, chroniqueur régulier de CNews, nous fait craindre un rapprochement avec la chaîne du groupe Bolloré, média d'opinion qui se revendique comme tel. La rédaction du Journal du Dimanche s'y oppose", a annoncé la SDJ de l'hebdomadaire.
"Dans un contexte de reprise en mains brutale d’Europe 1, nous rappelons notre vigilance quant à la ligne éditoriale du JDD et notre attachement à son indépendance", a-t-elle encore ajouté.
La direction du JDD avait déjà été chamboulée fin octobre, après le limogeage de Hervé Gattegno, remplacé par Jérôme Bellay. Lagardère, propriétaire de la publication dont le premier actionnaire est le géant des médias Vivendi, était resté muet sur les raisons de cette éviction.
Mercredi, le groupe n'avait pas donné de raison à ce nouveau changement.
Cyril Petit, directeur de la rédaction, conserve en revanche ses fonctions et appuiera Jérôme Béglé pour "poursuivre les chantiers de transformation initiés sur le JDD, en particulier sur le numérique", a précisé le groupe dans un communiqué.
Jérôme Béglé, passé par les rédactions de Paris-Match, du Figaro Magazine et du Point, intervient régulièrement sur la chaîne CNews, détenue par Vivendi, le groupe piloté par le milliardaire conservateur Vincent Bolloré.
Sous sa houlette, la radio Europe 1, également détenue par Lagardère, a opéré cette saison un rapprochement avec CNews, provoquant une hémorragie de départs au sein de la station.
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