France : l'adoption d'enfants à l'étranger en chute libre
La tendance est mondiale: le nombre d'enfants adoptés à l'internationale baisse drastiquement ces dernières années. Et c'est particulièrement vrai en France comme l'indique l'Institut national des études démographiques (Ined) dans son dernier rapport intitulé "Population et société".
En France, le nombre des adoptions internationales a augmenté des années 1970 jusqu’au milieu des années 2000, passant de 971 à 4.136 entre 1979 et 2005. Entre 2005 et 2014 par contre, le nombre d’enfants adoptés à l’étranger par des Français est passé de 4.136 à 1.069. Soit une baisse de plus de 70 %, selon les informations fournies par le ministère des Affaires étrangères.
Plusieurs facteurs plus ou moins positifs permettent d'expliquer cette baisse importante. En premier lieu, comme le souligne l'Ined, la baisse généralisée de la mortalité dans les pays d'origines des enfants adoptés ce qui diminue le nombre d'orphelins. Viennent ensuite la moindre stigmatisation des "naissances illégitimes" et donc, un nombre plus faible d’enfants abandonnés et le développement des politiques sociales et familiales dans les pays concernés.
Il faut également noter que les conditions nécessaires à remplir pour pouvoir adopter un enfant sont de plus en plus strictes, ce qui rallonge le délai d'adoption et les pays favorisent le "principe de subsidiarité", soit l’adoption des enfants sur leur sol.
L'étude souligne également que le profil des candidats à l'adoption à évoluer. Dans les pays d’origine traditionnels des adoptés internationaux, la majorité des mineurs confiés à l’adoption internationale sont désormais des "enfants à besoins spécifiques", c’est-à-dire des enfants relativement âgés (5 ans ou plus), ou en fratrie, ou handicapés physiques ou mentaux. En France, ces enfants représentaient 63 % de l’ensemble des adoptions à l’étranger en 2014 soit 677 enfants.
L'Ined annonce en conclusion de ce rapport que cette tendance à la baisse des adoptions permet d'envisager "une augmentation des demandes de procréation médicalement assistée ainsi que de gestation pour autrui" à l'avenir.
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