L’agenda 2030

Auteur(s)
Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 06 mai 2025 - 12:30
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Agenda 2030
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France-Soir, IA, DR
L’agenda 2030
France-Soir, IA, DR

Résumé : l’Agenda 2030 de l’ONU, officiellement dédié au développement durable, est perçu par certains comme un projet de contrôle global orchestré par des élites. Dette publique explosive, restrictions sanitaires, censure scientifique : des signaux inquiétants interrogent la souveraineté des peuples. Alors que des initiatives comme le décret de Trump contre la recherche controversée ou la lutte de la Floride contre la géo-ingénierie émergent, il est temps de questionner : qui décide de notre avenir ? La liberté mérite une vigilance active.

Édito : depuis 17 ans, la France, comme d’autres nations, fait face à une influence croissante de la Commission européenne, un organe non élu doté de larges pouvoirs par le Traité de Lisbonne, signé en 2007 et ratifié par la France en 2008 (1). Sous la direction de figures comme Ursula von der Leyen, certaines décisions européennes sont critiquées pour leur impact sur les intérêts français, suscitant des débats sur la souveraineté et l’économie nationale. (2)

L’introduction de l’euro, par exemple, est souvent pointée du doigt pour avoir contribué à l’inflation et à une perte de pouvoir d’achat, affectant le patrimoine des Français. Cette Europe, issue du Traité de Lisbonne, est perçue par certains comme une source de défis majeurs : tensions sociales, fragilisation des services publics, désindustrialisation, et une immigration difficile à gérer. Comme le soulignait le personnage de Jean Gabin dans Le Président (1961), cette vision de l’Europe soulève des inquiétudes profondes.

Ces défis s’accompagnent d’une dette publique française en forte hausse, atteignant environ 1 200 milliards d’euros supplémentaires sous la présidence d’Emmanuel Macron, dont 400 à 600 milliards liés à la crise du Covid et plusieurs de 40 milliards pour soutenir l’Ukraine sans que le parlement ne soit prononcé sous fond de l’article 53 de la constitution tel que le sénateur Houpert l’a demandé. Pour certains, cette situation reflète une perte de contrôle économique, accentuée par des dynamiques mondiales.

Un courant critique, parfois qualifié de complotiste, attribue ces évolutions à une volonté des « mondialistes » – des élites économiques et politiques – de centraliser le pouvoir. Ce courant s’intéresse particulièrement à ce qu’il nomme « l’Agenda 2030 », un terme qui suscite des interrogations.

À titre de clarification, l’Agenda 2030 est un programme adopté par l’ONU en septembre 2015, comprenant 17 objectifs de développement durable (ODD) visant à éradiquer la pauvreté, lutter contre les inégalités, promouvoir la paix et protéger l’environnement d'ici à 2030. Ces objectifs incluent l’accès universel à l’éducation, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’égalité des genres. Cependant, certains critiques y voient un projet masqué de contrôle global, une hypothèse que nous examinons ici.

Selon ces critiques, l’Agenda 2030 servirait de cadre à une centralisation du pouvoir, limitant les libertés et la souveraineté des peuples dans une forme de crédit social à la chinoise. Mais qu’en est-il réellement ? Existe-t-il une coordination internationale visant à prioriser des intérêts privés au détriment des citoyens ? Et, si oui, suit-elle un plan précis, comme celui attribué à l’Agenda 2030 ?

Comme directeur de la rédaction de France-Soir, je m’appuie sur les principes de la Charte de Munich pour proposer une analyse factuelle et réfléchie, non pas comme une prise de position partisane, mais comme un éclairage destiné à servir l’intérêt des citoyens, en particulier celui du peuple français. Voici mon analyse.

À la question « Existe-t-il une coordination supra-étatique influencée par des intérêts privés ? », ma réponse est affirmative. L’influence croissante des multinationales, dont les priorités sont souvent axées sur le profit, est difficile à nier. Ces entreprises, opérant à l’échelle mondiale, façonnent des politiques économiques et sociales, parfois au détriment des intérêts locaux et surtout sont parfois plus puissantes que les États, employant des hordes de lobbyistes pour arriver à leurs fins par « influence ».

La seconde question – « suit-elle un agenda précis, comme l’Agenda 2030, visant à contrôler les populations ? » – est plus complexe. Bien qu’il n’existe pas de preuve d’une date butoir fixée, certaines dynamiques suggèrent des objectifs convergents, que j’ai regroupés en dix points. Ces objectifs, selon les critiques, viseraient à renforcer le contrôle des élites sur les sociétés, dans une logique de centralisation.

Notons que ces hypothèses reposent sur des observations et des corrélations, souvent relayées par des mouvements critiques de la mondialisation. Aucune preuve documentaire directe, comme des textes officiels, n’a été présentée à ce jour pour confirmer un tel plan. J’invite les lecteurs à consulter des sources variées pour se forger leur opinion.

Les dix objectifs attribués aux mondialistes

  • Centralisation politique et économique : certains craignent l’émergence d’un système centralisé, inspiré de modèles autoritaires, où une élite restreinte concentre les richesses, tandis que la majorité perd son autonomie et ses droits, notamment celui de la propriété. Cette idée, popularisée par des phrases comme « Vous ne posséderez rien et vous serez heureux » attribuée à Klaus Schwab, ancien président du Forum économique mondial qui fait actuellement l’objet d’une enquête, alimente les inquiétudes.
     
  • Contrôle des ressources alimentaires et hydriques : les critiques pointent des réglementations favorisant les OGM, contrôlés par l’industrie agroalimentaire, ou des normes écologiques restrictives pour les petites exploitations. Ils dénoncent également des pratiques controversées, comme la pollution des sols, de l’eau, ou la manipulation climatique. À cet égard, la Floride a criminalisé la géo-ingénierie en mai 2025, une décision perçue comme une résistance à ces pratiques. Cependant, les défenseurs de ces technologies soutiennent qu’elles visent à lutter contre le changement climatique, un débat scientifique qui devrait rester ouvert plutôt que d’être clos par des arguments d’autorité.
     
  • Centralisation de la santé publique : ce point concerne la fragilisation des systèmes de santé locaux, la promotion de politiques vaccinales obligatoires, et des restrictions de déplacement, comme observé lors du Covid-19. Les critiques y voient une volonté de contrôle, amplifiée par des recherches controversées. 
    Par exemple, le 5 mai 2025, le président américain Donald Trump a signé un décret interdisant le financement fédéral de la recherche sur le gain de fonction, critiquée pour son rôle dans la pandémie, une mesure saluée par les défenseurs de la transparence. Cependant, des experts soutiennent que ces recherches sont essentielles pour anticiper les menaces virales, illustrant la complexité du débat et surtout questionnant l’opacité de ces travaux. Bhattacharya explique que ces décisions ne doivent pas être prises dans que le public américain ne soit informé.
     
  • Contrôle de l’information : les accusations de censure, d’embrigadement dès l’enfance, et de marginalisation des cultures traditionnelles sont récurrentes. En avril 2025, le Département de la Justice américain a lancé une enquête sur des revues médicales, accusées de fraude et de censure de données par exemple sur la vaccination, illustrant une judiciarisation des dérives dans la diffusion scientifique. Néanmoins, les éditeurs de ces revues affirment agir dans l’intérêt de la rigueur scientifique, un argument qui mérite un véritable examen et de la transparence tant les biais éditoriaux paraissent nombreux et les liens d’intérêts remis en question.
     
  • Redéfinition des structures sociales : certains dénoncent des politiques visant à affaiblir la famille traditionnelle ou à promouvoir des idéologies comme le wokisme, perçues comme imposées. Ces évolutions sont critiquées comme une menace à l’épanouissement individuel, bien que leurs défenseurs y voient un progrès vers l’inclusion.
     
  • Restriction des déplacements : l’augmentation des coûts énergétiques, observée en France ces dernières années, pourrait limiter les déplacements aux besoins professionnels, marginalisant les PME et les ménages. Les autorités attribuent ces hausses à des crises géopolitiques, comme le conflit en Ukraine, mais stratégiquement, les hausses pourraient refléter des politiques visant à réduire les émissions de carbone. Un élément supplémentaire qui doit être remis en cause tant les critiques scientifiques sont nombreuses, sur le rôle du CO2, mais aussi sur les causes humaines du réchauffement climatique. Un véritable débat est nécessaire d’autant que les Français estiment à 74% que « le gouvernement doit complétement revoir sa politique sur le réchauffement climatique en prenant en compte les avis divergents ».
     
  • Surveillance financière : les critiques craignent un contrôle accru des flux financiers, justifié par une crise économique amplifiée par la dette publique, notamment au travers de la mise en place de l’euro numérique qui marque potentiellement « la fin des libertés publiques et privées». Ces dettes, gonflées par des crises comme le Covid, sont perçues par certains comme un outil d’asservissement. Cependant, des économistes soulignent, sans apporter de réels arguments factuels et contre l’avis des populations, que ces dettes résultent de nécessités conjoncturelles, non d’actes délibérés ou d’un complot établi. (3)
     
  • Confinement géographique : les restrictions de déplacement pourraient s’appuyer sur des infrastructures de surveillance, limitant la liberté de mouvement. Ces mesures, testées pendant la pandémie, soulèvent des questions sur l’équilibre entre sécurité et liberté.
     
  • Uniformisation des normes : une harmonisation mondiale des réglementations pourrait décourager les aspirations à l’émancipation, en imposant des standards uniformes avec les incitations et taxes associées. Les défenseurs de cette harmonisation y voient un moyen de faciliter le commerce et la coopération internationale.
     
  • Économie centralisée : certains craignent un système économique réservant les profits à une élite, marginalisant la majorité. Cette hypothèse, associée à des théories comme celle des Georgia Guidestones – un monument américain de 1980 évoquant une population mondiale de 500 millions – reste spéculative, sans lien officiel avec des institutions comme l’ONU. Les survivants, selon ces thèses, seraient cantonnés à des rôles subalternes, sauf si l’automatisation rend l’humain obsolète, une perspective futuriste défendue par des figures comme Laurent Alexandre.

Les défenseurs de l’Agenda 2030, comme l’ONU, rejettent ces accusations, soulignant des avancées concrètes : réduction de l’extrême pauvreté de 10 % entre 2015 et 2020, avant le Covid, ou progrès dans l’accès à l’éducation. Ils affirment que l’Agenda vise à améliorer les conditions de vie, non à instaurer un contrôle autoritaire. Ces contrepoints appellent à une analyse équilibrée.

Ceux qui chérissent la liberté partagent une responsabilité : questionner les dynamiques mondiales et défendre la souveraineté des peuples. Et surtout il suffit de regarder ce qu’est devenu la France qui a été déclassée à démocratie défaillante par The Economist ou une étude qui place la France second pays le plus discriminant sur les politiques covid.

Dans mon édito du 1er mai, Fête du Travail, j’ai posé cette question :

« Et si le vrai travail était de reconstruire une société libre ? »

La réponse est claire : oui. Alors qu'attendons-nous ?


1) Le Traité de Lisbonne a été signé le 13 décembre 2007 et ratifié par le Parlement français le 4 février 2008, malgré le rejet du projet de Constitution européenne par référendum en 2005. Cette décision, portée par Nicolas Sarkozy, président controversé, et François Fillon, alors Premier ministre, reste un sujet de débat.

2) Le 30 avril 2025, lors d’une audition à l’Assemblée nationale en Commission des affaires européennes, Angéline Furet, député européen français, a vivement interpellé à ce sujet (« L'agenda 2030 »), un Stéphane Séjourné, Commissaire européen depuis le 1ᵉʳ décembre 2024, qu'Emmanuel Macron a fait nommer à Bruxelles pour aider Ursula von der Leyen dans sa trahison permanente des intérêts des peuples européens : 

3) La dette publique, perçue comme un outil de contrôle par certains, sera analysée dans un prochain édito.

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