"Une politique sanitaire inhumaine et indigne" : échange tendu entre Jordan Bardella et Olivier Véran sur LCI
Ce lundi 18 avril, à deux jours du débat du second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, l’ambiance était électrique sur le plateau de LCI. Pouvoir d’achat, offensive russe en Ukraine, réforme des retraites, Olivier Véran et Jordan Bardella, soutiens des finalistes, se sont livrés à un face-à-face sans merci sur plusieurs dossiers brûlants. L’occasion pour le président par intérim du RN de fustiger la politique sanitaire adoptée par le gouvernement.
Liberté de prescription
La question du traitement du Covid-19 au moyen de la chloroquine s’est invitée dans l’échange entre les deux hommes, le médicament servant à Olivier Véran de prétexte à moqueries à l’endroit de la candidate du Rassemblement national : « C’est la candidate qui tweetait et qui s’esclaffait dans la presse en me reprochant de ne pas avoir autorisé les médecins à prescrire à tire-larigot de la chloroquine dont aujourd’hui, avec le recul, plus personne ne parle parce que c’est un traitement qui était inefficace et potentiellement dangereux pour les malades », a raillé le ministre.
La réponse ne s'est faite pas faite attendre. Jordan Bardella a répondu en soulignant que les premiers défenseurs du traitement ont été les propres soutiens d’Emmanuel Macron dans cette présidentielle : « Mais Monsieur Véran, dites ça à vos amis. Parce que maintenant, les seules personnes que je connaisse et qui ont utilisé de la chloroquine sont messieurs Muselier et Estrosi, qui étaient au premier rang du meeting d’Emmanuel Macron. Je vous appelle à un peu plus d’humilité, nous avons défendu la liberté de prescription des médecins. » Et de rappeler que le président de la République s’est lui-même intéressé à ce traitement en 2020 : « Et moi, je n’oublie pas que M. Macron, dès le début de l’année 2020, a rendu visite au Pr Raoult pour s’intéresser à son traitement de la chloroquine ».
L’hôpital
Sur la question de l’état de l’hôpital français, Jordan Bardella a accusé le ministre d’avoir « tiers-mondisé le système de santé », une critique à laquelle Olivier Véran a répliqué, sur un ton de défi, par une question : « Notre hôpital a-t-il tenu ? »
« L’hôpital français a tenu grâce au dévouement des soignants. Il a tenu grâce au dévouement des médecins », lui a rétorqué son opposant, enchainant : « Et ce n’est pas grâce à votre soutien qu’ils ont tenu, parce que vous les avez laissés en première ligne, parce que vous les avez abandonnés sans protection (…) », a asséné le porte-parole du RN, qui précisait un peu plus tôt que des soignants avaient été « obligés de se mettre des sacs poubelles pour pouvoir se protéger ».
Sur la crise #Covid19
— LCI (@LCI) April 18, 2022
@J_Bardella
"L'hôpital français a tenu grâce au dévouement des soignants, pas grâce à votre soutien. Vous avez été piteux du début à la fin dans cette crise. Nous allons apprendre beaucoup de choses dans les prochaines années."
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Renvoi des soignants non-vaccinés et restrictions sanitaires
Le débat a aussi été l’occasion de revenir sur le renvoi des soignants non-vaccinés et des fermetures de lits : « Je vous reproche d’avoir conduit près de deux ans une politique en matière de santé qui a été inhumaine et indigne. Quand vous mettez à pied en pleine crise sanitaire 15 000 soignants sans salaire, parfois des mères et des pères de famille, c’est indigne et inhumain », a accusé Jordan Bardella.
Le président par intérim du RN a aussi franchement remis en cause les choix de politique sanitaire adoptés par le gouvernement, en particulier le confinement : « Vous avez infligé à tout le monde sans la moindre mesure, sans la moindre rationalité des restrictions de liberté, et notamment aux jeunes que vous avez enfermés des mois durant, alors qu’on le savait dès le début, ne contractaient que des formes peu graves du Covid-19. »
Conflits d’intérêts
Enfin, Jordan Bardella a également fustigé les conflits d’intérêts entre le cabinet américain McKinsey, Pfizer et le gouvernement d’Emmanuel Macron : « Comment se fait-il que le cabinet McKinsey ait conseillé Pfizer, et dans le même temps le gouvernement français pour sa stratégie vaccinale ? Le rapport du Sénat point des conflits d’intérêt et je pense qu’on va apprendre beaucoup de choses dans les années qui viennent sur la manière très sombre dont vous avez géré ces conflits d’intérêts et cette crise sanitaire. »
Comment se fait-il que le cabinet #McKinsey ait conseillé Pfizer, et dans le même temps le gouvernement français pour sa stratégie vaccinale ? Un rapport du Sénat pointe de potentiels gravissimes conflits d'intérêts.#MarinePrésidente pic.twitter.com/5Y6Js1cbwf
— Jordan Bardella (@J_Bardella) April 18, 2022
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