L'Académie des Sciences critique la programmation énergétique du gouvernement

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France-Soir
Publié le 16 avril 2025 - 11:25
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AFP/Archives - LOIC VENANCE
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C'est du vent ! La France trace sa route énergétique pour 2025-2035 avec la troisième Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3), mais ce cap soulève une tempête de critiques. Publié le 8 avril dernier, l’avis de l’Académie des sciences dénonce un texte truffé d’incohérences, à mille lieues des défis énergétiques du pays. 

L’idée initiale, c'est de dessiner une trajectoire censée garantir la sécurité énergétique, réduire les émissions de carbone d’ici 2050, et limiter la dépendance aux énergies fossiles. Mais selon les scientifiques, cette stratégie est bancale, irréaliste et oublie les fondamentaux.

Dès la première ligne, le ton est donné : « Le texte actuel n’est pas à la hauteur des enjeux de l’énergie », tranche Marc Fontecave, président du comité de prospective en énergie. Ce professeur au Collège de France épingle une série de contradictions chiffrées dans le document, évoquant une consommation finale d’énergie pour 2035 oscillant entre 1100 et 1410 TWh selon les pages. Pire encore, cette vision énergétique semble pilotée par les intérêts des filières solaire et éolienne, au détriment d’un nucléaire pourtant central dans la décarbonation. Selon The Epoch Times, plusieurs institutions, dont le Haut Conseil pour le climat, partagent cette inquiétude.

« L’obsession d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conduit à écrire des scénarios irréalistes », insiste Fontecave. L’Académie rappelle que le mix actuel, avec 29 % d’énergies intermittentes et une production majoritairement nucléaire, affiche un taux d’émission de CO₂ parmi les plus faibles au monde : 21,3 g/kWh, contre 350 g en Allemagne (RTE, Bilan 2024). L’effort devrait donc porter sur la stabilisation du réseau, le stockage, et une montée en puissance des EPR, plutôt que sur une fuite en avant dans les renouvelables non pilotables.

Le gouvernement, lui, temporise. Prévu initialement par décret, le texte sera finalement discuté sans vote à l’Assemblée fin avril. Une manœuvre politique qui peine à masquer l’absence de consensus et l’ampleur des critiques scientifiques. Critiques scientifiques que nous aurions bien aimé entendre lors de la crise sanitaire, aussi...

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