Migrants : l'attentat de Marseille, un prétexte pour expulser toujours plus selon la Cimade

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 10 novembre 2017 - 17:52
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Des étrangers dans la cour du centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot le 4 juin 2007 prè
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© JOEL SAGET / AFP/Archives
Après le double meurtre de Marseille par un Tunisien en situation irrégulière, Gérard Collomb a appelé les préfets à la "fermeté".
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La Cimade, organisation de protection des migrants, a dénoncé jeudi la politique d'enfermement de plus en plus sévère du gouvernement. Politique qui trouverait son origine dans la polémique qui a suivi l'attentat de Marseille le 1er octobre, commis par un homme en situation irrégulière. Ce qui revient pour la Cimade à assimiler migrants et terroristes.

Le 1er octobre, Ahmed Hanachi, un ressortissant tunisien, poignardait à mort deux jeune femmes à Marseille avant d'être abattu. L'attaque revendiquée par l'Etat islamique avait provoqué une vive polémique allant jusqu'au limogeage du préfet. L'homme en situation irrégulière avait en effet été interpellé deux jours auparavant pour vol, et alors qu'il aurait dû être placé en centre de rétention, il avait été relâché.

Suite à quoi, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a demandé aux préfectures de faire preuve de "la plus grande fermeté" en terme de lutte contre l'immigration irrégulière. Une politique qui revient à utiliser l'excuse de la lutte contre le terrorisme pour "expulser toujours plus", selon La Cimade.

L'organisation de défense des migrants a dénoncé jeudi 9 les conséquences de cette mesure, à savoir "une hausse sans précédent du nombre de personnes privées de liberté". "Dans des CRA (Centre de rétention administrative) où La Cimade intervient, le nombre de personnes enfermées a doublé par rapport à la même période en 2016: du 2 octobre au 8 novembre 2017, 1.058 personnes y étaient privées de liberté, contre 569 l’an passé", relève l'association.

Une hausse qui se répercute forcément sur la qualité de la prise en charge. "À Bordeaux, le CRA est plein depuis un mois. La séparation des personnes enfermées avec leurs proches et leurs soutiens est accentuée, les préfets n’hésitant pas à les transférer dans des CRA très éloignés de leur lieu de résidence", précise le communiqué.

Cette situation est liée à un évènement ponctuel mais qui illustre pour l'association une politique nationale car "depuis l’élection d’Emmanuel Macron et la nomination de Gérard Collomb au ministère de l’intérieur, le volet répressif de la politique migratoire s’est considérablement renforcé".

"Cette politique laisse croire à l’existence d’un lien entre immigration et terrorisme et se développe au prix d’une chasse aux personnes sans-papiers qui se trompe de cible", dénonce Jean-Claude Mas, secrétaire général de La Cimade.

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