Pour les enfants de la caravane de migrants, les jouets pour s'évader
Toute la journée, ils suivent leurs parents en route vers les Etats-Unis pour y demander l'asile, mais une fois le soir venu, les enfants de la caravane de migrants centraméricains sortent leurs jouets préférés pour s'évader.
Après un mois sur les routes et plus de 2.000 km dans les jambes, la caravane progressait mardi dans l'ouest du Mexique en direction de Tijuana, à la frontière américaine.
La faim, la soif, le froid, la chaleur, la fatigue, la peur, les maladies et l'incertitude n'épargnent personne. Et surtout pas les enfants.
Dans un campement de fortune à Irapuato (ouest), José Alesander, petit Hondurien de 4 ans, visage sale et pieds nus, court frénétiquement entre les milliers de matelas installés à même le sol.
Il tient des morceaux de tuyau en plastique dans les mains et fait tourner ses bras comme des hélices. "C'est un hélicoptère!", s'écrit-il, sous le regard triste et fatigué des adultes.
Endri, son petit frère de 3 ans, préfère rester dans le petit monde qu'il s'est créé : un Bob l'éponge, personnage de dessin animé, souriant fait face à un Tyrannosaurus rex furibard, tandis qu'une voiturette de course zigzague entre une poupée sans tête et un Rubik's cube.
"Au Honduras, il est assez difficile de trouver des jouets et quand ils aiment quelque chose, ils ne veulent plus le lâcher. Ils ne nous laissent pas jeter les jouets", explique à l'AFP Norma Ramirez, leur mère de 23 ans, dont les valises sont déjà bien remplies.
En le voyant ainsi, "je me sens bien car ils ne se rendent pas compte de ce qui se passe". "Jouer, ça les sauve", lâche-t-elle.
La caravane, qui rassemble environ 5.000 migrants, est partie le 13 octobre de San Pedro Sula au Honduras, fuyant la pauvreté et la violence des gangs criminels.
Plus de 25% de ses membres sont des enfants et des adolescents, selon les estimations de l'ONG Save the Children.
Accroché à la main de son père, avec qui il voyage seul, Michael Miranda, Hondurien de 8 ans aux grands yeux marron, tire un camion jaune, sur lequel il a accroché son sac à dos.
"On va connaître +l'Empira+!", dit-il en riant, en parlant du célèbre Empire State Building de New York, où il rêve de travailler "comme maçon".
Pour les enfants, "le côté émotionnel est important, certains ne comprennent pas ce qui leur arrive", souligne Fernando Rico, responsable de la Croix Rouge dans la ville d'Irapuato.
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