Alzheimer, Parkinson : des signes visibles près de 10 ans avant le diagnostic
Les patients qui ont déclaré une maladie neurodégénérative présentaient des troubles cognitifs cinq à neuf ans avant leur diagnostic. C’est ce que révèle une étude très encourageante pour le futur du traitement de ces maladies, dont la plus courante, la maladie d’Alzheimer, touche environ 1 million de personnes en France.
Diagnostiquer la démence une dizaine d’années avant les symptômes visibles : c’est certainement possible. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude publiée dans la revue Alzheimers & Dementia, publiée le 12 octobre. En étudiant des données de la UK Biobank (qui collecte les données médicales des Britanniques), une équipe de chercheurs de l’université de Cambridge a fait ce constat : certaines déficiences dans des domaines tels que la résolution de problèmes, les temps de réaction, la mémorisation de séries de nombres ou encore les chutes sont plus fréquents chez les personnes qui développent des maladies liées à la démence, dont fait partie la maladie d’Alzheimer.
Si l’on parvient à les dépister plus tôt, les personnes à risque élevé de développer cette maladie neurodégénérative ou encore Parkinson pourraient bénéficier d’essais cliniques ou de nouveaux traitements, avant même de montrer des symptômes.
Cela représenterait une avancée majeure pour les patients, car une fois que les symptômes sont suffisamment clairs pour permettre un diagnostic réel de la maladie, il est souvent déjà trop tard pour pouvoir réellement agir sur son évolution.
Des troubles cognitifs visibles 5 à 9 ans avant le diagnostic
Concrètement, les chercheurs ont donc analysé les données biomédicales d’un demi-million de Britanniques âgés de 40 à 69 ans. Ils ont notamment analysé des données issues de tests autour de la résolution de problèmes, de la mémoire, des temps de réaction ou encore du nombre de chutes. Ils ont ensuite comparé les données des personnes ayant déclaré une maladie neurodégénérative (Alzheimer ou Parkinson) et celles de personnes non malades. Conclusion : dans les cinq à neuf ans précédant la déclaration des symptômes évidents des maladies, les personnes obtenaient déjà des résultats moins bons que les personnes en bonne santé, signe qu’ils avaient déjà des troubles cognitifs.
Par exemple, les personnes atteintes d’Alzheimer étaient davantage susceptibles que les autres d’avoir fait une chute dans les 12 mois précédents, ceux ayant développé une PSP (paralysie supra nucléaire progressive, une maladie neurologique rare), étaient deux fois plus susceptibles d’avoir fait une chute. Et, d’une manière générale, tous les patients ayant déclaré une maladie neurodégénérative avaient signalé un état de santé global moins bon que les autres.
Une étape supplémentaire pour la mise au point de traitements efficaces contre Alzheimer
Les résultats de cette étude sont intéressants, car ils constituent une étape supplémentaire pour dépister les personnes les plus à risque de développer une maladie neurodégénérative, tels que les personnes de plus de 50 ans, celles qui souffrent d’hypertension artérielle ou qui ne font pas suffisamment d’exercice physique. Intervenir à un stade précoce de la maladie permettrait de savoir si les traitements existants ou en développement sont efficaces car, pour l’heure, ils le sont très peu sur les patients chez qui la maladie a été clairement détectée et dont les symptômes sont donc avancés.
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