Guerre commerciale : Washington et Pékin annoncent des négociations en Suisse

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France-Soir
Publié le 09 mai 2025 - 15:10
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Vers la fin de la guerre douanière entre les États-Unis et la Chine ? Ce weekend, Pékin et Washington entameront des négociations en Suisse, dans un contexte de guerre commerciale et de surenchère douanière entre les deux pays. La Chine affirme son intention de ne pas céder et les États-Unis disent s’attendre “à une désescalade” mais pas à un accord commercial.

Depuis la fin du mandat de Joe Biden et le retour de Donald Trump à la présidence en janvier 2025, les relations commerciales entre les États-Unis et la Chine se sont fortement détériorées, marquant une escalade sans précédent dans la guerre des droits de douane. Dès février 2025, Trump a instauré des droits de douane supplémentaires de 10 % sur les importations chinoises, auxquels Pékin a répondu par des taxes allant jusqu’à 15 % sur le charbon et le gaz américains, et 10 % sur le pétrole et d’autres produits stratégiques.

“Insoutenables”

L’escalade s’est accélérée en mars et avril 2025, avec l’annonce par Trump de droits de douane de 34 % sur les produits chinois, rapidement portés à 104 %, puis 145 %. En réaction, la Chine a successivement relevé ses propres droits de douane à 34 %, puis 84 %, et enfin 125 % sur les produits américains. Cette surenchère a paralysé une partie des échanges commerciaux, affectant durement le trafic portuaire et aérien entre les deux pays.

Pékin a vivement réagi à la nouvelle vague de surtaxes américaines, promettant de "combattre les droits de douane américains jusqu'au bout" malgré la menace de Donald Trump d'imposer des droits supplémentaires si la Chine ne revenait pas sur ses mesures de rétorsion. "Si les États-Unis ignorent les intérêts des deux pays et de la communauté internationale et persistent à lancer une guerre des droits de douane ou une guerre commerciale, la Chine les combattra jusqu'au bout", avait promis Lin Jian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. 

L’Empire du Milieu a également dénoncé les mesures américaines comme étant un acte d’"intimidation économique" et de "protectionnisme", saisissant l’OMC et affirmant que la Chine prendrait "résolument des contre-mesures et se battra jusqu’au bout" si Washington poursuivait l’escalade.

Du côté américain, Donald Trump a justifié la hausse des droits de douane à 125 % sur les produits chinois en accusant Pékin de ne pas respecter les règles du commerce international et en affirmant vouloir "protéger les marchés mondiaux" contre ce qu’il considère comme des pratiques déloyales. Il a déclaré que la Chine "n’a pas respecté ses engagements" et que les États-Unis étaient prêts à imposer des droits de douane encore plus élevés si nécessaire, tout en maintenant une pause temporaire pour d’autres partenaires commerciaux. 

La surenchère n’a que trop duré. Pour les économistes, celle-ci atteint des niveaux jugés “insoutenables”, aussi bien pour la première que la deuxième économie mondiale, qui risquent une récession ainsi qu’une inflation. "145 % et 125 %, c'est l'équivalent d'un embargo”, a estimé le secrétaire américain au Trésor.

Pékin insiste sur sa position de principe

Pour la première fois depuis le retour de Trump, les deux superpuissances ont décidé de se réunir autour d’une table pour discuter. Des négociations se tiendront le weekend prochain en Suisse, ont annoncé Pékin et Washington dans la nuit du mardi à mercredi. 

La rencontre réunira essentiellement He Lifeng, vice-Premier ministre, et Scott Bessent, ministre américain des Finances. Le représentant américain au Commerce, Jamieson Greet, sera également présent. 

Pékin annonce le ton. "Si les États-Unis veulent résoudre le problème par la voie de la négociation, ils doivent faire face au grave impact négatif des droits de douane unilatéraux sur eux-mêmes et sur le monde", avertit le ministère chinois du Commerce, qui affirme que la Chine “ne sacrifiera pas sa position de principe”. 

"Si les États-Unis parlent d'une manière et agissent d'une autre, ou s'ils tentent de continuer à contraindre et à faire chanter la Chine sous le couvert de discussions, la Chine ne sera jamais d'accord”, poursuit le ministère dans un communiqué. 

De son côté, Scott Bessent a exprimé sa “hâte” de “mener des discussions productives dans l'optique de rééquilibrer le système économique international pour mieux servir les intérêts des États-Unis. Dans un entretien accordé à Fox News, il précise “s’attendre à parler de désescalade” et “pas d'un grand accord commercial". "Il nous faut la désescalade avant de pouvoir aller de l'avant”, a-t-il expliqué.

La presse suisse souligne que la confédération helvétique met à disposition le lieu de la rencontre sans être impliquée dans le contenu des discussions et négociations entre les deux pays. 

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