Grèves, sous-effectif, vols supprimés… Le secteur aérien peine à redécoller
Appel aux grèves, vols supprimés ou encore pénurie de personnel navigant... Après deux ans de restrictions sanitaires, l’économie de l’aviation civile, qui vit la pire crise de son histoire depuis 70 ans, continue d’en payer le prix.
Pénurie de personnel navigant et grèves
Si les Français souhaitent prendre l’avion pour s’exiler hors de l’Hexagone cet été, leurs projets de vacances risqueraient bien d'être compromis. Avec la flambée des prix, la grève des salariés et la crise sociale du modèle low cost, le système aérien peine à reprendre son envol.
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Tout comme le milieu hospitalier, le secteur aérien est sous tension. Le rythme de travail "insoutenable" des hôtesses de l'air et des stewards, des agents de sûreté aéroportuaires, des bagagistes ou encore des accompagnateurs, a conduit à des grèves à répétition. Outre le personnel navigant, plusieurs métiers dans le milieu aérien sont en situation de sous-effectif. Maximilien Dubois, coordinateur des études de CDG Alliance, souligne que "l’un des métiers les plus en tension, c’est agent de sûreté. Ils étaient 6 600 sur CDG fin 2019. Ils ne sont plus que 5 400 fin 2021. Soit une baisse de 18 %", relate Le Parisien.
Des mouvements sociaux sont attendus tout au long de la période estivale. Chez Ryanair, les salariés de trois bases françaises ont déposé un "préavis de grève illimitée pour le 14 juillet et les vagues de départ en été", rapporte Le Parisien. Chez Aéroports de Paris (ADP) et dans les entreprises de sûreté, on réclame une véritable augmentation de salaire. Mobilisés en nombre le 9 juin dernier, les personnels des aéroports n’ont pas obtenu les 300 euros demandés. Aussi, ils avaient décidé de relancer une nouvelle grève le 1er juillet.
Du côté d’EasyJet, les pilotes mettent en garde contre des risques d'annulations massives de vols faute d'effectifs suffisants, « essentiellement chez les hôtesses et stewards et un peu chez les commandants de bord ».
D'autres compagnies aériennes sont également en proie à la pagaille causée par les conséquences des restrictions sanitaires. D'après Libération, "Amsterdam-Schiphol veut réduire ses capacités de 30 %, Lufthansa va annuler 3 000 vols en juillet et août, Air Canada compte 154 vols par jour de moins sur la même période, avec trois destinations purement et simplement suspendues".
Effondrement du secteur aérien mondial depuis la crise du Covid
"C'est l'un des secteurs économiques qui a le plus souffert de la crise du Covid", annonçait Les Échos en janvier 2022. Certains espéraient que le milieu de l’aviation civile reprendrait son souffle… mais les turbulences perdurent. Entre les vols supprimés en raison des restrictions sanitaires, les vagues de licenciement de 2020 et le personnel navigant soumis à l’obligation vaccinale par certaines compagnies aériennes, le secteur vit sa pire crise depuis 70 ans.
Selon Sergio Colella, président de SITA Europe, "les pertes au niveau mondial, c'est 200 milliards de dollars sur deux ans pour les compagnies aériennes et les aéroports. C'est du jamais vu" (BFMTV). De son côté, Antoine Godier, porte-parole du syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), ne cache pas son inquiétude : "Tout le système aérien est grippé. La situation au sol a des conséquences sur les départs des avions. Quand un maillon faiblit, toute la chaîne s’écroule". Selon Sharon Graham, secrétaire générale du syndicat britannique Unite, "les conséquences des licenciements massifs sont désormais des pénuries chroniques de main-d’œuvre dans tous les métiers".
D'autre part, si les prix des billets sont toujours plus élevés en période estivale, les répercussions de la crise du Covid-19 et de la guerre en Ukraine, ont amené à une inflation galopante qui touche l'ensemble du réseau aérien. Mais pourtant, malgré les lourdes pertes financières, certaines compagnies aériennes avaient tout de même imposé l’obligation vaccinale pour leur personnel navigant, sous peine de suspension de travail.
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Des effets secondaires qui inquiètent toujours
Pour contrer la politique surnommée "No jab, no job" (pas de vaccination, pas de boulot), des collectifs qui regroupent à l'échelle mondiale pilotes et scientifiques, se sont formés pour tirer la sonnette d’alarme sur les risques liés aux vaccins.
Voir aussi : Pilotes et scientifiques se regroupent au niveau mondial pour alerter sur les risques de la vaccination
Sans pour autant faire un lien direct avec l'inoculation, une partie de la presse mainstream a évoqué des signaux de santé inquiétants chez le personnel navigant. En Floride, l’histoire d’un jeune passager sans expérience en vol a repris les commandes après que le pilote a fait un malaise, rapporte Ouest France. Selon Le Parisien, le pilote d’un avion de tourisme dans le Morbihan a fait un arrêt cardiaque en plein vol, et c’est l’une des passagères qui a aussi repris le contrôle de l’appareil. Chez American Airways, une catastrophe majeure a été évitée de justesse. Selon les rapports d’avril dernier, le cœur d’un pilote en ligne s’est arrêté en raison de ce qui a été décrit comme un "arrêt cardiaque post-vaccination sévère".
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