Crash de l'EgyptAir Paris-Le Caire : un attentat soupçonné, la sécurité des aéroports en question
Patrouilles renforcées, fouilles accrues et "profileurs", en attendant les caméras à reconnaissance faciale: la sécurité dans les aéroports a été musclée partout dans le monde après les attentats de Bruxelles en mars, comme après chaque attaque depuis le 11 septembre 2001. Mais est-ce suffisant? La question se pose alors qu'un avion de la compagnie EgyptAir s'est crashé, dans la nuit de mercredi 18 à ce jeudi 19, alors qu'il reliait Paris au Caire. D'autant que la piste terroriste n'était, ce jeudi à la mi-journée, pas écartée par les autorités (suivez en direct les dernières informations sur cette catastrophe avec FranceSoir ICI).
Après le double attentat suicide du 22 mars à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem (16 morts), de nombreux pays ont annoncé un renforcement des mesures de sécurité dans ces sites.
En Belgique, l'aéroport de la capitale a mis en place un système de "pré-filtrage" à l'extérieur des bâtiments, des policiers contrôlant les identités, les titres de transport et les bagages de tous les voyageurs, créant de longues files d'attente.
En France, des policiers et des véhicules blindés légers ont été déployés à Roissy et Orly, en renfort des militaires déjà présents depuis les attentats de janvier 2015 à Paris. Des effectifs supplémentaires ont également été dépêchés à Marseille, Toulouse et Mulhouse.
Dans les sites parisiens, des "profileurs", gérés par le groupe Aéroports de Paris (ADP), ont en outre été chargés de détecter les personnes aux "comportements anormaux", et un système de reconnaissance faciale au niveau du contrôle des passeports, sera testé "dans les prochains mois", selon ADP.
Ailleurs en Europe, les Pays-Bas, l'Espagne et le Portugal ont annoncé un renforcement de la sécurité dans leurs aéroports, de même qu'à Gatwick (Londres), Francfort ou encore Copenhague.
Les Etats-Unis ont pris des mesures similaires "par précaution" dans leurs principaux aéroports, tandis que la Chine a mis en œuvre des contrôles de bagages à l'extérieur de plusieurs sites, notamment à Pékin et Shanghaï.
La sécurité dans les aéroports a été intensifiée par strates successives depuis les attentats du 11 septembre 2001.
Dès 2002, l'Europe et les Etats-Unis ont rendu systématique le contrôle des passagers et de leurs bagages à mains, mais aussi du fret, du courrier, des personnels navigants et au sol, les Américains instaurant le contrôle biométrique (empreinte digitale) sur leur sol. Les postes dits d'inspection filtrage se sont généralisés, avec l'installation de portiques de détection des masses métalliques.
Fin 2006, l'Europe a interdit le transport des liquides de plus de 100 millilitres après la découverte d'un complot terroriste visant à faire exploser des avions au-dessus de l'Atlantique.
Après une autre tentative d'attentat sur un vol Amsterdam-Detroit en 2009, les Etats-Unis ont demandé de nouvelles mesures aux compagnies aériennes et aux aéroports partout dans le monde: fouille des passagers jusqu'en porte d'embarquement de l'avion et contrôles accrus des bagages à mains.
L'Europe a franchi un pas supplémentaire fin 2011, en adoptant des règles -non obligatoires- autorisant et encadrant l'utilisation des scanners corporels. Quelques aéroports en ont fait l'expérience, notamment à Roissy, Nice, Heathrow (Londres) et Amsterdam.
L'Italie et l'Allemagne ont toutefois renoncé après quelques mois à ces dispositifs, qui se sont révélés soit trop sensibles, soit pas assez fiables.
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