"Tabac chauffé" : la Commission européenne veut durcir la législation
Ce mercredi 29 juin, la Commission européenne a proposé d’interdire la vente des versions aromatisées du "tabac chauffé". Ainsi, Bruxelles souhaite instaurer des législations plus strictes pour éviter que la jeunesse s'habitue à ces nouvelles pratiques du tabagisme, très en vogue dernièrement.
Explosion du vapotage et du commerce parallèle de cigarettes en France
Certains confondent tabac à chauffer et e-cigarette, pourtant les deux doivent se différencier. Contrairement au tabac chauffé, les cigarettes électroniques ne contiennent pas de tabac, mais du e-liquide. Celui-ci contient du propylène glycol, de la glycérine végétale, des arômes et parfois de la nicotine.
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Un tel succès dans la vente des e-cigarettes a poussé l’industrie du tabac à innover. La puff, cigarette électronique jetable, fait un tabac chez les jeunes. Abordables (à moins de dix euros), aux couleurs attrayantes et aux saveurs variées, ces cigarettes inquiètent les autorités.
Comme le rapporte Le Huffington Post, la vente des "produits du tabac chauffé" a explosé au sein de l’Union européenne, notamment en France (+ 406 %), au Portugal (+ 180 %), et aux Pays-Bas (+ 153 %). La Commission européenne a ainsi noté que les volumes de vente de ces produits ont augmenté de 10 % (ou plus) dans au moins cinq pays de l’UE, justifiant un durcissement de la législation.
D’autre part, selon le KPMG, "le commerce parallèle de cigarettes a explosé avec la pandémie". "Près d’un tiers des cigarettes consommées (35 %) en France ont été achetées hors circuit légal", peut-on aussi lire dans leur rapport. Selon Éric Woerth, questeur de l’Assemblée nationale depuis le 29 juin, lors du confinement en 2020, près de trois milliards d’euros ont fait défaut au Trésor Public. Les buralistes ont de quoi être en colère. En effet, ce commerce parallèle aurait permis d’échapper à une "fiscalité de 83 %".
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L'Union européenne en lutte intensive contre le tabagisme
D’après un porte-parole de l’exécutif européen, cette proposition ne concerne ni les cigarettes électroniques, ni les e-liquides. Selon Stella Kyriakides, commissaire européenne à la Santé, “neuf cancers du poumon sur dix étant causés par le tabac, nous voulons rendre le tabagisme aussi peu attrayant que possible pour protéger la santé de nos citoyens et sauver des vies".
Un rapport publié en 2021 sur la directive européenne (mise en application depuis 2016) confirme la fermeté de l’UE pour faire baisser les taux de tabagisme et la consommation de tabac.
En 2021, Stella Kyriakides assurait : "Avec le plan européen pour vaincre le cancer, nous proposons des mesures audacieuses et ambitieuses pour réduire la consommation de tabac. Nous nous sommes fixés un objectif très clair : créer une génération sans tabac en Europe, c'est-à-dire réduire la proportion des personnes consommant du tabac à moins de 5 % d'ici à 2040". Ainsi, les évolutions constatées sur le marché du tabac en Europe autorisent la Commission à modifier ce cadre législatif.
Tandis que des mesures plus strictes sont envisagées pour lutter contre le tabagisme, certains s’interrogent : jusqu’où ira la Commission européenne ? Pour l’instant, la proposition va être examinée par le Conseil de l’UE et le Parlement européen.
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