Dépistage : le cancer du col de l'utérus peut être évité dans 9 cas sur dix grâce au frottis
Le cancer du col de l'utérus peut être évité dans 9 cas sur 10 grâce au frottis de dépistage, rappelle l'Institut national du cancer (INCa) dans le cadre d'une nouvelle campagne d'information sur cette pathologie qui tue environ un millier de femmes par an en France.
Organisée à l'occasion de la semaine européenne de prévention et de dépistage du cancer du col de l'utérus qui débute ce lundi 23, la campagne s'inscrit, selon l'INCa, "dans la perspective d'une généralisation du dépistage organisé" de ce cancer qui devrait intervenir l'an prochain.
Elle se déroule à la fois à la radio et sur le web où un film d'animation pédagogique et des outils d'information (cartes, dépliants, affichettes) seront disponibles.
L'objectif est de toucher les quelque 40% de femmes âgées de 25 à 65 ans qui n'effectuent pas de frottis de dépistage à titre individuel tous les trois ans, comme le recommandent les autorités sanitaires.
Ces frottis permettent de repérer des lésions précancéreuses et de les traiter avant qu'elles ne se transforment en cancers. Encouragés depuis les années 1980, ils ont déjà conduit à une baisse importante du nombre de nouveaux cancers du col de l'utérus.
En 2015, ce nombre avoisinait les 3.000 d'après l'INCa mais avec une augmentation des cancers graves, entraînant une diminution de la survie à 5 ans de 68% dans les années 90 à 62% dans les années 2.000.
Selon Frédéric Debels, responsable du département du dépistage à l'INCa, la généralisation du dépistage organisé, avec des relances périodiques envoyées aux femmes concernées, devrait permettre de réduire encore de 30% les nouveaux cas et les décès par cancer du col.
Il relève que près d'une femme sur 2 ne se fait plus régulièrement dépister après 50 ans parce qu'elle est en général moins bien suivie sur le plan gynécologique après la ménopause.
Le taux de dépistage est également très insuffisant chez les femmes vivant dans des milieux défavorisés, en situation ou atteintes de maladies de longue durée, alors qu'il "permet d'éviter 9 cancers sur 10".
Avant de généraliser le dépistage organisé, 13 départements ont mis en place une expérimentation qui a donné des résultats "très encourageants", selon Nathalie Beltzer, de l'agence Santé publique France, co-auteur de l'évaluation publiée lundi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).
L'expérimentation a notamment permis d'augmenter de 12 points le taux de dépistage des femmes âgées de 25 à 65 ans, même si des disparités subsistent selon les départements (avec des taux de couverture qui vont de 41,6% en Martinique à 72,5% en Alsace).
Dans un éditorial publié par le BEH, les responsables de Santé publique France et de l'INCa précisent qu'une "montée en charge progressive" du dépistage organisé aura lieu au cours de l'année 2017, avant "la généralisation du programme prévue en 2018".
Les cancers du col de l’utérus sont principalement provoqués par des virus de la famille des papillomavirus humains (HPV), des virus qui se transmettent par voie sexuelle.
Au-delà des frottis de dépistage, il existe également un vaccin anti-HPV qui permet d'éviter les lésions pré-cancéreuses. En France, ce vaccin est recommandé chez les jeunes-filles âgées de 11 à 14 ans, avant qu'elles n'entament une vie sexuelle.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.