La Défenseure des droits dénonce le manque d'adaptation de l’école au handicap
Jeudi 25 août, à l'approche de la rentrée, la Défenseure des droits Claire Hédon a publié un rapport qui dénonce le manque d’adaptation de l’école aux enfants en situation de handicap, et le manque d’accompagnement humain aux élèves qui en ont besoin. Elle propose dix recommandations pour que l’école puisse réellement devenir inclusive et sans discrimination.
L'adaptation au handicap via les AESH, fausse solution ?
À l’heure actuelle, le dispositif de non-discrimination et d’inclusion des écoles pour les enfants qui ont des besoins spécifiques passe par un accompagnement par des AESH (accompagnant d'élève en situation de handicap). L'aide individuelle a pour objet de répondre aux besoins d'un élève qui requiert une attention soutenue et continue. Cependant, le rapport de la Défenseure des droits estime que c'est une erreur de faire reposer sur ces travailleurs précaires toute la responsabilité de la bonne intégration des enfants. Si l’AESH est absent, par exemple, l’enfant ne peut pas aller à l'école. La situation s’aggrave encore quand ces professionnels ne sont pas du tout disponibles à moyen ou long terme dans une école, lorsque les accompagnateurs manquent de formation, ne possèdent pas les compétences, ou lorsque leurs missions sont mal définies au sein des écoles.
Après avoir réalisé des entretiens avec des professionnels du milieu éducatif concernés par cette question et consulté les associations membres de son comité d’entente handicap, composé d’acteurs engagés sur cette question, le rapport affirme que l’adaptation des parcours de scolarisation des élèves aux besoins particuliers, relève en premier lieu des enseignants et de la direction de l’établissement. La présence d’un personnel chargé de l’accompagnement n’est ni un préalable ni une condition à la scolarisation de l’élève, et à son intégration. Les enseignants devraient donc être mieux formés aux enjeux de l’école inclusive, à l’accueil des enfants en situation de handicap, aux différents handicaps, mais également à l’utilisation des outils indispensables à l’évaluation des besoins de l’enfant.
Un système global à repenser
Les conséquences de ce manque d'adaptation au handicap dans les écoles sont, selon CLaire Hédon, "dramatiques". Non-scolarisation, déscolarisation, ou très peu d’heures de cours… Les cas des enfants en situation de handicap qui auraient abandonné l'école sont nombreux et pourtant, la question n'est pas encore étudiée de près. Dans son rapport, pour mieux connaître l’impact du manque d’adaptation au handicap dans les écoles, Claire Hédon propose d’implémenter des outils de suivi et de statistiques permettant de connaître la vraie situation en temps réel : le temps de présence des AESH, le temps de scolarisation effectif des élèves en situation de handicap, les décisions de scolarisation, les modalités d’accompagnement mises en place, les budgets alloués, l’accompagnement de l’enfant sur le temps périscolaire, etc.
En définitive, la question de la non-discrimination des enfants en situation de handicap est une question qui doit être prise en main par l’État pour pouvoir repenser le système éducatif pour permettre "l’insertion scolaire à tous les niveaux". L'attribution d'un AESH n'est "ni un préalable, ni une condition à la scolarisation de l'élève".
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