La pollution atmosphérique responsable de plus de 10 % des cas de cancer en Europe
Selon le dernier rapport de l’Agence européenne environnementale (EEA), la pollution ambiante, qui inclut la fumée de tabac, les rayonnements ultraviolets, l’amiante, et d’autres substances présentes dans l'atmosphère comme le radon, n’est pas seulement nocive pour l’environnement. Elle a aussi un impact direct sur la santé humaine, et elle est notamment responsable d’un nombre très élevé de cancers et de décès. En effet, chaque année en Europe, on estime que plus de 250 000 décès sont liés à un cancer d’origine environnementale.
Pollution de l’air et autres types de contaminations ambiantes
Le rapport identifie la pollution de l’air (tant à l’intérieur qu’à l’extérieur) comme une des causes de cas de cancer en Europe (environ 2 % des décès dus au cancer, et 9 % pour les cas de décès dus au cancer au poumon), mais aussi d’autres formes de pollution atmosphérique. Par exemple, l’exposition au radon à l'intérieur des bâtiments contribue également de manière significative aux cas de cancer du poumon en Europe, et les rayonnements ultraviolets naturels pourraient être responsables de près de 4 % des cas de cancer en Europe, notamment en raison de leur incidence sur le cancer de la peau. L’exposition à la fumée de tabac ambiante affecte 31 % des Européens. L'amiante, qui reste présente dans les bâtiments malgré son interdiction en 2005, est associée au mésothéliome et au cancer du poumon, ainsi qu’aux cancers du larynx et des ovaires. D’autres substances chimiques telles que le plomb, l’arsenic, le chrome, le cadmium, l’acrylamide, les pesticides, le bisphénol A et les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) sont également cancérigènes et contribuent à provoquer des cancers.
Au moins 20 % des morts prématurés par cancer dans le monde sont dues à la pollution
Un rapport de l’OMS basé sur des données de 2016 estime qu'environ 20 % des décès prématurés par cancer dans le monde sont dus à des facteurs environnementaux et professionnels. Selon L'Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME), centre de recherche indépendant sur la santé mondiale de l'Université de Washington, près de 9 % de tous les décès par cancer en Europe en 2019 sont dus à des facteurs environnementaux et professionnels. Les risques environnementaux ont causé à eux seuls plus de 5 % des décès par cancer dans plusieurs pays européens en 2019. En analysant les données par pays, on peut conclure que la pollution environnementale serait responsable d'environ 10 % des cas de cancer en Europe, et, selon l’EEA, il est très probable que ces chiffres soient sous-estimés.
La baisse de l'exposition à certains cancérogènes ne suffit pas
Malgré une prise de conscience toujours plus importante, l’agence européenne dénonce des efforts insuffisants. La tendance à la baisse de l’exposition aux substances cancérigènes est loin d'indiquer une tendance générale. De plus, les efforts actuels pour contrer la pollution mettront quelques années à être visibles. Sans besoin d’attendre de compiler plus de données et de comprendre chaque étape de la voie causale des risques environnementaux liés au cancer, des mesures décisives pour réduire la pollution, sont, selon le dernier rapport, complètement justifiées. L’UE dispose d’une directive concernant les engagements nationaux de réduction des émissions et de directives sur la qualité de l’air ambiant, qui fixent des normes en matière de qualité de l’air pour l’Europe. Une révision des directives sur la qualité de l’air ambiant vise également à aligner ces normes sur la directive de l'OMS.
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