La Chine exporte des voitures électriques augmentées à l'essence

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France-Soir, avec AFP
Publié le 25 avril 2025 - 12:20
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Un mécanicien travaille sur un module de batterie d'une voiture électrique, dans un garage
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AFP/Archives - LOIC VENANCE
AFP/Archives - LOIC VENANCE

La Chine est-elle en train de maquiller son retour au thermique ? Lors du Salon automobile de Shanghai, les géants chinois de l’auto ont présenté fièrement des modèles EREV — véhicules électriques à prolongateur d’autonomie. Un joli nom qui promet plus de 1 000 km d'autonomie, grâce à du carburant fossile. 

Certains diraient qu'on veut le beurre et l'argent du beurre. La solution hybride offre aux automobilistes anxieux - mais bien verts - une porte de sortie confortable face aux limites de l’électrique. 

Les EREV, ou "range extenders", associent une batterie électrique classique à un générateur thermique qui recharge la batterie en roulant. Le moteur essence n’entraîne jamais les roues, mais permet d’éviter la panne sèche électrique. Autrement dit, les émissions sont bel et bien réelles, même si le discours reste « zéro émission à l’usage ». Et en Chine, ce segment explose : +1 million de ventes en 2024, selon McKinsey. Stellantis, Volkswagen et Renault, via leurs partenariats locaux, testent timidement ces modèles en Europe et aux États-Unis. Comme le rapporte l’AFP, la prudence domine côté occidental, notamment à cause des réglementations à venir. Il faut dire, aussi, que cela sèmerait un doute certain quant à l'efficacité des mesures écologiques, ou bien à leur sincérité !

Alors, si pour l'instant le marché européen vise le 100 % électrique d’ici à 2035, ces modèles à essence pourraient rendre caduque cette échéance si des exemptions sont accordées. "Qui investirait dans des usines de prolongateurs en Europe si on sait qu'elles seront caduques en 2035 ?", interroge Holger Klein, patron de ZF. Aux États-Unis, plus souples et plus friands des gros pickups capables de tracter sans vider la batterie, ces véhicules trouvent un public potentiel : 24 % des consommateurs seraient prêts à opter pour un EREV, toujours selon une étude McKinsey.

Alors que l’électrique pur promet encore monts et merveilles, la Chine tente de prendre une longueur d’avance en choisissant l'illusion pragmatique : une voiture propre pas si propre, qui roule.

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