Festival de Cannes 2015 : Thierry Frémaux règle ses comptes avec les journalistes et les réseaux sociaux
Après le coup de gueule de Pierre Lescure, président du Festival de Cannes, contre le monde médiatique il y a une semaine, c’est au tour de Thierry Frémaux de régler ses comptes avec les journalistes et les réseaux sociaux. Dans une interview accordée à la revue spécialisée le Film Français cette semaine, le délégué général du Festival décrit l’édition qui vient de s’achever comme le "premier vrai festival Twitter, où chacun décide de dire ce qui lui passe par la tête".
Cette npuvelle tendance "crée une course contre la montre permanente entre les journalistes et ces néocritiques amateurs", selon lui. Car "faire de la critique, c’est exercer et poser une pensée, ça ne se résume pas à 140 signes écrits à la fin du générique", lance Thierry Frémaux, visiblement très remonté contre certains journalistes, qui avaient été très critiques envers la sélection 2015.
"L’attitude de certains journaux autrefois supporters du Festival est étonnante. Pierre Lescure, qui vient du journalisme, était sidéré. Le degré de fantasme que Cannes suscite n’autorise pas à écrire n’importe quoi", s’insurge Thierry Frémaux, poursuivant: "un Festival est toujours plein de dangers. Mais celui-là était particulièrement exposé –on l’a vu à certaines attaques médiatiques destinées à faire mal et qui contrastaient avec l’excellente atmosphère générale".
Le 28 mai, Pierre Lescure, qui fut journaliste pendant près de vingt ans, avait également exprimé sa colère contre le monde médiatique et son traitement du Festival de Cannes dans les colonnes du quotidien La Croix. "Trop de critiques n'écrivent que pour eux et quelques copains. On ne peut pas étaler un tel mépris, user de mots jamais assez durs pour disqualifier certains et totalement excessifs pour en louanger d'autres, vivre à ce point en circuit fermé et méconnaître la réalité dynamique du 7e art", s’était-il notamment emporté avant d’enchaîner sur une critique de l’utilisation excessive des réseaux sociaux chez les journalistes. "Tout s’accélère. L’instantanéité aboutit à des jugements hâtifs, excessifs, définitifs. Les critiques tweetent pendant les projections. La nature et la fonction de ce métier sont en train de changer. En agissant ainsi, je ne suis pas sûr que la profession se fasse du bien".
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