Parution des journaux bloquée : les patrons de presse dénoncent une exigence "scandaleuse" de la CGT
Des responsables de quotidiens nationaux ont dénoncé jeudi une exigence "scandaleuse" de la CGT du Livre qui a empêché la parution de leurs titres ce jeudi 26 après leur refus de publier une tribune du patron de la CGT.
"La CGT a décidé de bloquer l’impression des journaux qui avaient refusé de publier sous la contrainte un tract appelant le gouvernement à retirer la loi travail", s'est insurgé le patron de L'Opinion, Nicolas Beytout, dans un éditorial publié en ligne.
"Cette intrusion scandaleuse du syndicat dans les contenus des médias doit être dénoncée comme une déplorable atteinte à la démocratie", a-t-il souligné. "On n'a jamais publié de communiqué sous la pression et on ne le fera jamais", a affirmé de son côté le directeur de Libération, Laurent Joffrin, interrogé sur France Inter.
Il a dénoncé une exigence "honteuse et stupide" de la CGT. "On a bien fait de refuser" de publier la tribune de Philippe Martinez, a ajouté Laurent Joffrin qui a fustigé l'attitude de L'Humanité, seul quotidien national en kiosque jeudi, "qui s'est couché".
Interrogé sur France Inter, le secrétaire général du syndicat CGT du Livre, Didier Lourdez, a affirmé que son syndicat n'avait "ni exigence, ni diktat". Il a cependant reconnu que son syndicat avait "proposé à tous les quotidiens de donner une expression à Philippe Martinez".
"La liberté de la presse et la démocratie doivent se faire dans les deux sens", a-t-il dit. "C'est nous qui sommes pris en otages par le gouvernement qui veut appliquer une loi" que son syndicat dénonce, a-t-il ajouté.
Les quotidiens nationaux français, à l'exception de L'Humanité, n'étaient pas en kiosque jeudi, journée de mobilisation contre le projet de loi Travail, une situation vécue comme une "prise en otage" par le syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN).
"Pour la troisième fois au cours de ces 2 derniers mois, la CGT bloque l'impression et la distribution des quotidiens nationaux, ce jeudi 26 mai", a regretté ce syndicat. "Nos journaux sont pris en otages par la CGT dans son combat contre la loi +Travail+", a-t-il ajouté. Les journaux n'étaient déjà pas parus le 31 mars et le 28 avril. Ils pourront être lus sur les sites internet des titres, rappelle le SPQN.
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