Alain Juppé détaille ses propositions économiques pour un "retour au plein emploi"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 11 mai 2016 - 11:11
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Alain Juppé en juin 2014.
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"Réformer, ce n'est facile nulle part", a déclaré Alain Juppé.
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En pleine promotion de son livre "Cinq ans pour l'emploi" qui sort ce mercredi en librairies, Alain Juppé a détaillé mardi soir ses propositions économiques devant quelques patrons et donateurs à Paris. Son fil conducteur: "le retour au plein emploi", un objectif "ambitieux" mais "atteignable", selon le favori de la primaire à droite.

Toujours favori de la primaire à droite, Alain Juppé a détaillé mardi 10 au soir à Paris ses propositions économiques devant quelques patrons et donateurs à Paris et mise sur le "plein emploi". Après l'éducation et la sécurité, Alain Juppé a consacré son troisième livre à l'économie. Intitulé Cinq ans pour l'emploi, il sort ce mercredi 11 en librairie et le maire de Bordeaux en fera la promotion dans les médias toute la semaine. Dossiers et graphiques à l'appui, l'ex-Premier ministre a confié d'entrée, à un amphi acquis à la suppression de l'ISF, que ce qu'il allait présenter n'était pas "rock and roll".

"J'ai choisi comme fil conducteur le retour au plein emploi", a-t-il lancé devant ses soutiens parlementaires et quelques personnalités du milieu économique comme Alain Minc ou Jean-François Cirelli, ancien PDG de Gaz de France. Il juge l'objectif de retour au plein emploi "ambitieux" mais "atteignable". "On ne va pas chercher le slogan et l'affiche mais on va chercher de la solidité!", a lancé l'ancien Premier ministre Jean-Raffarin en introduisant la réunion devant un petit millier de personnes.

Depuis 18 mois qu'il est entré en campagne, Alain Juppé a déjà dévoilé plusieurs pistes en matière d'économie. Pêle-mêle: la suppression de l'ISF, la sortie des 35 heures avec "référence du travail à 39 heures", l'âge légal de la retraite à 65 ans, zéro charges sur le SMIC, réformer le droit du travail, plafonner les revenus d'assistance, baisser la masse salariale de l'Etat via les départs en retraite, une TVA compétitivité, suppression du tiers payant généralisé... Et tailler dans la dépense publique à hauteur d'une centaine de milliards d'euros. Il a précisé mardi que la coupe sera comprise entre 85 et 100 milliards d'euros sur les cinq ans.

"Réformer ce n'est facile nulle part. Vous pensez qu'Obama a réformé son système de santé facilement?", lançait le maire de Bordeaux récemment sur le plateau de Canal+. "Je pense que la société française est mûre pour évoluer", a-t-il assuré mardi soir. Mais, il faut "dire la vérité avant". "Mes 100 jours à moi ils seront avant l'élection présidentielle", a-t-il dit, répétant qu'il préparait "une dizaine d'ordonnances" dès son arrivée au pouvoir.

"Faussement libéré mais vraiment libéral", a déjà taclé le Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, qui ne manque pas une occasion de s'en prendre au chouchou des sondages à droite, l'accusant de "libéralisme radical". Dans son propre camp, le maire de Bordeaux a aussi les oreilles qui sifflent. Promoteur d'un programme "thatchérien", François Fillon estime que "plus le temps va passer, plus Alain Juppé va devoir dire ce qu'il pense de manière plus précise" et "son programme n'est pas aussi carré que le mien". Plusieurs observateurs estiment qu'Alain Juppé est bien prudent, un peu en suspension. "Juppé, en ce moment, c'est: +pas bouger+. Il marche sur l'eau!", observe un élu. Devant ces critiques qui l'agacent, l'ancien Premier ministre cite l'impopulaire suppression de l'ISF ainsi que la retraite à 65 ans: "Je ne suis pas sûr que beaucoup aient autant d'audace que moi!" Un juppéiste tempère néanmoins: "Sur l'économie, il n'y a pas de différences gigantesques entre les candidats (à la primaire, ndlr) mais des nuances."

De toute façon, à l'instar de ses concurrents, il garde aussi des munitions pour l'automne, quand les électeurs de la droite vont véritablement se pencher sur les programmes avant le vote des 20 et 27 novembre. Et les chiffrages, lui qui raconte souvent avoir découvert "un trou" en arrivant en 1995 à Matignon après la campagne contre "la fracture sociale" menée par Jacques Chirac, "seront dans la campagne présidentielle".

 

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