Après Cameron et avant Poutine, Hollande rencontre Obama
Il aimerait réunir au sein de la même coalition la Russie et les États-Unis, notamment. Entre deux rencontres avec ses partenaires européens, David Cameron lundi 23, Angela Merkel mercredi 25, François Hollande va aller a la rencontre de Barack Obama, ce mardi 24, et de Vladimir Poutine, jeudi 26. Au menu de ces entrevues: la lutte contre Daech, principalement.
Si David Cameron a dit soutenir le président français et annoncé qu'il allait présenter à son parlement un projet de lutte contre les terroristes du "califat" autoproclamé, Barack Obama sera certainement plus dur à convaincre. Car si le président américain a dit ce week-end vouloir "détruire Daech", c'est pour mieux rappeler que son pays est déjà à la tête d'une grand coalition réunissant une cinquantaine de pays et bombardant les terroristes en Irak et en Syrie. Les États-Unis seraient même responsables de 90% des frappes contre le "califat".
Enfin, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a beau avoir déclaré dimanche 22 que la victoire sur l'EI passerait par l'envoi de troupes au sol, aucun pays occidental, États-Unis et France inclus, ni aucune grande puissance régionale, comme la Turquie, n'est prêt à risquer directement la vie de ses soldats. L'alternative pourrait alors consister à armer les rebelles modérés et les Kurdes, qui deviendraient fer de lance de la coalition. Sauf que Poutine bombarde les premiers plus que Daech, même s'il s'en défend, au nom de son soutien à Bachar el-Assad; et que la Turquie attaque les seconds, accusés de soutenir le terrorisme sur son territoire.
Un sac de nœuds que François Hollande, pourtant réputé pour son art de la synthèse, aura bien du mal à démêler. En effet, comment imaginer que les Russes ou les Américains abandonnent le leadership des opérations? Alors que François Hollande réclamait après les attentats du 13 novembre une "coalition unique" en ces termes, la sémantique officielle aurait ainsi évoluée. Il aurait fallu comprendre "coordination" des efforts des puissances déjà engagées, selon un "haut gradé" cité par L'Obs. Un bon moyen d'unir les efforts contre les terroristes, tout en garantissant à chacun une certaine liberté. Liberté indispensable pour éviter un échec, tant les intérêts des uns et des autres dans la région paraissent irréconciliables.
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