Budget 2016 : 600 millions d'euros débloqués suite aux attentats
Au-delà du terrible bilan humain, les attentats de Paris auront aussi des conséquences sur les finances de la France. Les attaques de vendredi 13 ont montré la nécessité de renforcer encore la sécurité face à la menace terroriste. Des mesures qui ont été estimées à un coût de 600 millions d'euros pour le Budget de l'année 2016.
Cette somme, annoncée ce jeudi par le ministre des Finances Michel Sapin, servira à payer la création des postes liés à la sécurité et à la justice, nécessaires selon le gouvernement à la lutte contre le terrorisme.
Ces créations de postes avaient été annoncées par François Hollande dès lundi 16 lors de son discours devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles. Ce sont 5.000 postes de policiers et gendarmes qui devraient être créés d'ici 2017. Ce qui selon le président de la République portera l'augmentation à 10.000 sur l'ensemble du quinquennat, et restaurera leur nombre de 2007.
Par ailleurs, 2.500 postes devraient être créés au sein des services pénitentiaires et de l'administration judiciaire, 1.000 dans l'administration des douanes.
L'armée ne bénéficiera pas de renforts. Mais alors que depuis plusieurs années la tendance y est à la suppression de postes, ses effectifs devraient être maintenus "jusqu'en 2019", a déclaré François Hollande. La loi de programmation militaire (LPM) prévoyait la suppression de 25.800 postes entre 2014 et 2019. Un coup d'arrêt y avait déjà été porté après les attentats de janvier dernier.
A noter également qu'en vertu de la "clause de défense mutuelle" du Traité de l'Union, l'armée française pourrait être déchargée de certaines tâches. Cette mesure acceptée par les ministres européens de la Défense doit permettre à la France d'être davantage soutenue par ses alliés européens sur certains théâtres d'opérations.
Ces nouvelles dépenses auront, de l'aveu même de Michel Sapin, un impact sur l'équilibre budgétaire de la France. Cela alors que le gouvernement espérait passer en 2015 sous la barre des 4% demandée par la Commission européenne. Mais au regard d'évènements exceptionnels, "nous assumons, à ce stade de la discussion budgétaire, une dégradation du déficit", a déclaré Michel Sapin. Il est également concevable que l'Union européenne se montre conciliante envers la France meurtrie. A fortiori si l'objectif de croissance de 1,1% en 2015 est atteint, ce qui semble bien engagé.
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