Claude Guéant actuellement entendu dans l'affaire des sondages de l'Elysée
L'ex-secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant est arrivé ce mardi 23 au pôle financier pour être entendu dans l'affaire des sondages de la présidence de la République et des contrats juteux accordés aux conseillers de Nicolas Sarkozy sous son quinquennat, a appris l'AFP de source proche du dossier. Interrogé devant le pôle financier du tribunal de grande instance de Paris, son avocat Philippe Bouchez El Ghozi n'a pas fait de déclaration.
Claude Guéant pourrait être mis en examen dans cette enquête ouverte notamment pour favoritisme, comme l'ont été l'ancienne directrice de cabinet Emmanuelle Mignon ou d'anciens conseillers élyséens, mais le juge peut aussi le placer sous le statut plus favorable de témoin assisté.
Claude Guéant avait été condamné le 13 novembre à deux ans de prison avec sursis, 75.000 euros d'amende et cinq ans d'interdiction de toute fonction publique à l'issue du procès sur les primes en liquide du ministère de l'Intérieur, alors qu'il dirigeait le cabinet de Nicolas Sarkozy (2002-2004). Il a fait appel.
M. Guéant est aussi mis en examen pour faux, usage et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée dans l'affaire des soupçons de financement libyen de la campagne Sarkozy en 2007. En cause, la vente alléguée de deux tableaux flamands pour expliquer un virement de 500.000 euros sur son compte.
Au cœur du dossier des sondages et conseils en communication, les contrats passés sans appels d'offres à partir de 2007 avec les sociétés de Patrick Buisson (Publifact puis Publiopinion) et de Pierre Giacometti, tous deux mis en examen pour recel de favoritisme. Avec des soupçons supplémentaires d'avoir détourné des fonds publics pour le premier, ancien patron du journal d'extrême-droite Minute.
La convention signée par Patrick Buisson avec l'Elysée prévoyait d'une part une activité de conseil rémunérée au forfait (10.000 euros par mois) et d'autre part, elle octroyait à sa société Publifact "l'exécution de sondages", à sa liberté d'appréciation et avec les instituts de son choix.
Dans un rapport de 2009, qui allait conduire l'association Anticor à porter plainte, la Cour des comptes dénonçait le caractère "exorbitant" de cette convention, la présidence n'ayant "ni la maîtrise ni le contrôle" des dépenses. "Carte blanche et chéquier disponible", avait dénoncé Anticor.
Au final, les enquêteurs ont trouvé trace de 235 sondages achetés par le cabinet de Patrick Buisson et revendus à l'Elysée entre 2007 et 2009, avec une marge d'environ 1,4 million d'euros, soit entre 65 et 70%. Le juge l'a mis en examen pour le détournement de cette somme, s'agissant de fonds publics. Certains des sondages revendus avaient déjà été diffusés dans la presse.
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