Claude Guéant écope de deux ans avec sursis
L'ancien ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a été condamné ce vendredi 13 à deux ans de prison avec sursis, cinq ans d'interdiction de toute fonction publique et 75.000 euros d'amende par le Parquet national financier dans l'affaire des primes en liquide perçues entre 2002 à 2004, quand il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, alors locataire de la place Beauvau. Les avocats de l’ancien préfet ont annoncé qu’il allait faire appel de cette condamnation. Le tribunal avait requis 30 mois de prison avec sursis début octobre.
Le tribunal a estimé que le versement de ce type de primes n'est autorisée par aucun texte et que les Fonds d'enquête et de surveillance de police (FES), sur lesquels Claude Guéant les a prélevées, ne peut être utilisé comme cela. Il s'agit donc selon le tribunal correctionnel d'un détournement de fonds publics.
Au total, 210.000 euros provenant du FES auraient été détournés entre 2002 et 2004, lorsque Claude Guéant était le directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. Celui qui n'était pas encore locataire de la place Beauvau aurait "ordonné" à Michel Gaudin, alors directeur général de la police nationale, de lui remettre chaque mois entre 10.000 et 12.000 euros par mois.
Des fonds puisés directement dans le FES, normalement destiné aux policiers de terrain pour rémunérer leurs "indics" notamment, et qu'il aurait utilisé "à des seules fins d'enrichissement personnel", selon le procureur Patrice Amar. La somme était ainsi répartie entre Claude Guéant, qui s'en octroyait la moitié, et ses collaborateurs Daniel Canepa, Michel Camux et Gérard Moisselin.
Le tribunal correctionnel a également condamné à dix mois avec sursis l’ex-directeur général de la police nationale Michel Gaudin qui comparaissait à ses côtés.
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