Contrôles de vitesse par des sociétés privées : Ségolène Royal en désaccord
Elle a balayé sa proposition d'un revers de la main. Alors que Nicolas Sarkozy a annoncé, dans une interview accordée au Parisien, son intention de confier les contrôles de vitesse à des sociétés privées, si la droite venait à l'emporter en 2017, Ségolène Royal a vivement réagi ce dimanche qualifiant cette proposition d'"impossible". Pour la ministre de l'Environnement, interrogée sur France 3, cette mesure "n'est pas réalisable dans le cadre d'un Etat républicain". "Cela me paraît impossible, et d'ailleurs les sociétés d'autoroute ne veulent pas qu'on leur transfère une responsabilité régalienne qui est celle de contrôler et réprimer des infractions", a-t-elle ajouté.
A quelques semaines des élections régionales où la sécurité tient une place importante dans les débats, Nicolas Sarkozy a présenté une batterie de mesures pour "renforcer la sécurité des Français". Parmi elles: celle de retirer les contrôles de vitesse sur autoroute aux policiers. Pour le président du parti des Républicains, il faut "libérer" la police et la gendarmerie de "toutes les tâches secondaires" afin qu'ils se concentrent sur "l'ordre public, le renseignement et l'investigation".
"Je souhaite que les concessionnaires d'autoroutes aient la charge de la sécurité. Je ne vois pas pourquoi cela doit être exclusivement un motard de la gendarmerie ou de la police qui doit faire les contrôles de vitesse (...) on peut très bien considérer que les sociétés d'autoroutes soient en responsabilité de faire respecter la sécurité", a estimé l'ancien président.
Aussi surprenante soit-elle, cette annonce ne ferait, a priori, pas l'unanimité au sein même de la droite. François Fillon par exemple, aurait confié à un proche que cette proposition était "une connerie" et que les Français étaient contre. Les syndicats de policiers ont également réagi: "si la police déserte les autoroutes, on en fera des zones de non-droit. Les policiers ne font pas que des contrôles, ils assurent le respect de la loi", a déclaré Nicolas Conte, secrétaire général d'Unité SGP-FO avant d'ajouter: "la force publique ne peut être que la prérogative de l’État. Si on ouvre la voie aux sociétés privées, se posera la question de leur pouvoir de coercition, de leur armement".
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