Démission de Taubira : la droite et l'extrême-droite perdent leur cible préférée
Les partis de droite et d'extrême droite ont exprimé leur satisfaction unanime après l'annonce ce mercredi 27 matin de la démission de la Garde des Sceaux Christiane Taubira, qui était depuis le début du quinquennat leur cible préférée au gouvernement et dont ils n'ont eu de cesse de dénoncer le "laxisme".
Sur Twitter, le porte-parole des Républicains, Guillaume Larrivé, a affirmé sans détour que "Mme aura été le pire ministre de la Justice de la Vème République". "C'est une bonne nouvelle pour le pays", a déclaré l'ancien Premier ministre François Fillon, ajoutant "espérer un peu moins de laxisme et d'idéologie Place Vendôme". Pour l'ex-président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, "Christiane Taubira est certes une femme de convictions, mais elle restera comme le Garde des Sceaux du laxisme et du désarmement de la politique pénale".
Président UDI de la région Normandie, Hervé Morin s'est lui aussi félicité, sur Twitter, du départ de la Garde des Sceaux: "#Taubira Le changement Place Vendôme, il était temps!". Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a pour sa part tweeté lapidairement: "enfin!".
A l'extrême droite, l'heure est même à la fête, et nombre de responsables du Front National ont fait savoir sur les réseaux sociaux leur intention de sabrer le champagne pour célébrer la nouvelle. La présidente du parti, Marine Le Pen, a estimé que la démission de Christiane Taubira était "un soulagement" et "une bonne nouvelle pour la France", l'ex-garde des Sceaux ayant mené à ses yeux "une action publique absolument désastreuse pour notre pays".
Christiane Taubira n'a cessé de s'attirer les foudres de la droite et de l'extrême-droite, qui l'accusaient, comme le député Les Républicains Eric Ciotti ce mercredi, d'être responsable de "la dérive laxiste que connaît notre Justice depuis 2012". Avec en ligne de mire la loi sur la réforme pénale promulguée le 15 août 2014.
En tant que Garde des Sceaux, c'est elle aussi qui a porté le projet de loi permettant l'ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe. Cette position a fait d'elle la cible principale des opposants au projet, en particulier du collectif "La Manif pour Tous", selon lequel "l'héritage de" la ministre serait une "société divisée", des "enfants privés de filiation".
Par ailleurs, la loi dite Taubira tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité, dont Christiane Taubira fut le rapporteur, soulève depuis 2001 l'opposition de personnalités de droite et d'extrême-droite, mais également de juristes et d'historiens.
Enfin, la Garde des Sceaux aura été la victime d'attaques racistes de médias d'extrême-droite. La Une de l'hebdomadaire Minute montrant sa photo suivie de la légende "Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane" en est un des exemples les plus marquants, et provoquera une condamnation du journal à 10.000 euros d'amende, confirmée en appel le 17 septembre 2015.
François Hollande a nommé le député du Finistère Jean-Jacques Urvoas pour remplacer Christiane Taubira place Vendôme.
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