Des dissensions majeures au sein du gouvernement sur la loi Travail

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 26 mai 2016 - 15:18
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Manuel Valls et Michel Sapin.
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©Philippe Wojazer/Reuters
Des dissensions entre Michel Sapin et Manuel Valls apparaissent sur la loi Travail.
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Une sortie de crise sur la loi Travail, qui provoque des dissensions en son sein entre ceux qui veulent revoir le très contesté article 2 et Manuel Valls qui campe sur une position inflexible.

Alors que le conflit s'étend aux sites pétroliers, aux centrales nucléaires et aux transports, un échange à distance entre Manuel Valls et Michel Sapin, ministre des Finances, a montré qu'il n'y avait pas d'accord dans la majorité sur le scénario de sortie de crise, à un an de la présidentielle.

Le Premier ministre a ainsi affirmé sur BFMTV-RMC que si le texte El-Khomri pouvait être "amélioré" et "modifié", il conserverait "la même philosophie", "le même cadre" et ne serait pas retiré. Mais quelques minutes plus tard, M. Sapin, proche de François Hollande, assurait de son côté, sur LCP, qu'il fallait "peut-être toucher à l'article 2", un point particulièrement contesté qui prévoit que l'accord d'entreprise prime sur l'accord de branche.

Réplique quelques minutes plus tard: "On ne touchera pas à l'article 2", a tranché le Premier ministre qui s'exprimait dans les médias pour la quatrième fois en cinq jours.

"Moi, je vais retirer un texte? Ou je vais réécrire un article qui est le coeur de sa philosophie, c'est-à-dire la négociation dans l'entreprise?", avait évacué auparavant le chef du gouvernement.

Il a néanmoins reçu le soutien net du président François Hollande, en déplacement au G7 au Japon, qui a estimé que ce qu'avait dit le Premier ministre était "ce qu'il fallait dire".

L'article 2 est le principal point de blocage avec les syndicats CGT et FO qui continuent d'appeler à la grève et la manifestation, notamment jeudi pour la huitième journée de mobilisation, alors que la CFDT soutient le texte du gouvernement.

Cette mobilisation sociale est sans précédent depuis 1981 contre un gouvernement de gauche et risque de durer encore plusieurs semaines, le texte ne revenant à l'Assemblée nationale qu'à la fin du mois de juin, en plein Euro de football.

Reprendre une négociation avec la CGT que la majorité présente comme responsable d'un "blocage" du pays ? Retirer le texte au risque de décrédibiliser une candidature de François Hollande en 2017 ? Permettre des modifications par les parlementaires et obtenir une majorité pour ne pas "passer en force" avec un nouveau recours à l'article 49-3?

Cette dernière hypothèse a les faveurs du président François Hollande, selon Patricia Schillinger, sénatrice socialiste du Haut-Rhin qui a participé mardi soir à une rencontre du chef de l'Etat avec des élus du Grand est. "Il a dit qu'il voulait qu'on débatte sur ce texte, qu'on l'améliore, ce temps de parole, il ne faut pas l'amputer aux parlementaires", explique-t-elle.

Malgré les dénégations de M. Valls, la réécriture de cet article semble tenir la corde pour apaiser les tensions.

Mercredi déjà, le patron des députés socialistes Bruno Le Roux avait évoqué la "possibilité que la branche donne un avis a priori" et non a posteriori sur l'accord d'entreprise, "ce qui est demandé par de nombreux syndicats" et était une proposition du rapporteur Christophe Sirugue qui n'avait pas été retenue.

Si la proposition de M. Le Roux est intervenue "trop tôt", selon un député PS, avant même la journée de mobilisation de jeudi, son idée est aussi défendue par Catherine Lemorton (PS), présidente de commission des Affaires sociales de l'Assemblée, pour qui "si on avançait là-dessus, je pense que ça pourrait être de nature à raccrocher certains collègues qui sont méfiants à l'égard de l'article 2 et éviter un 49-3 en seconde lecture" du texte lorsqu'il reviendra à l'Assemblée.

Même son de cloche chez le député frondeur Laurent Baumel, qui estime que "la seule vraie discussion qui peut avoir lieu, avec les syndicats, avec la partie de la majorité qui n'était pas favorable avec la loi El Khomri, c'est réintroduire le principe de faveur". "Il peut y avoir un compromis à l'Assemblée", a renchéri le député "réformateur" Philippe Doucet.

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