EELV : vers une scission des Verts après les propos de Cécile Duflot ?
La crise couvait depuis de long mois déjà, presque un an, depuis la sortie des Verts du gouvernement. Reviendront? Reviendront pas? Avant même de se poser cette question, les écologistes s'étaient déjà entredéchirés pour savoir s'il fallait ou non claquer la porte gouvernementale suite à l'arrivée de Manuel Valls au poste de Premier ministre. Cécile Duflot avait alors remporté la première manche et tous, dont certains contraints et forcés, l'avaient suivie. Voici désormais venue l'heure de la revanche, qui pourrait bien mener à "l'acte de décès" du parti, selon les propres mots de François de Rugy, co-président du groupe écologiste à l'Assemblée nationale.
Alors que la députée de Paris a clamé haut et fort (Libération du lundi 9 mars) que les Verts ne reviendraient pas au gouvernement en cas de remaniement –plus que probable– après les élections départementales, les cadres de son parti se sont empressés de prendre leurs distances avec ces déclarations. A l'image de Jean-Vincent Placé, son ex-bras droit et désormais son meilleur ennemi: quand Cécile Duflot ambitionne de créer une "nouvelle force politique" où se mêleraient écolos, gauche de la gauche et frondeurs socialistes, lui réclame un rapprochement avec le PS "légitimiste" et François Hollande.
"Je le répète: je souhaite que les écologistes soient au gouvernement. Je suis pour un gouvernement plus large", a ainsi martelé le sénateur de l'Essonne dès la soirée de lundi, sur Europe-1. Lui qui menaçait déjà en novembre dernier de "scission" si EELV s'alliait avec le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, pense "pouvoir apporter quelque chose au débat" et ne "veux pas se retrouver dans une position destructrice". Contrairement à Cécile Duflot?
Barbara Pompili et François de Rugy, qui codirigent le groupe écologiste à l'Assemblée, ont rejoint la ligne de Jean-Vincent Placé. Cécile Duflot tance vertement la politique du gouvernement? "On n'en attendait pas moins d'elle", glisse de Rugy, qui trouve "un peu surprenant (qu'elle) signe un peu l'acte de décès" d'EELV quand elle évoque la création de sa "nouvelle force politique".
L'attitude de Cécile Duflot est suicidaire, pour beaucoup de parlementaires écologistes, qui sont un certain nombre à souhaiter une alliance avec le PS dès les régionales prochaines. L'objectif: ressouder les deux partis, sauver au passage quelques sièges grâce aux voix socialistes, et enfin préparer une candidature unique pour la présidentielle de 2017, seul moyen, à en croire certains, d'éviter une élimination au premier tour et un 21 avril 2002 bis. L'ancienne ministre compte quant à elle sur un effet Syriza, du nom du parti de gauche radical grec au pouvoir, pour peser sur les débats. Et n'écarte pas une candidature en 2017.
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